Il faut bien l’avouer lorsqu’on parle de cinéma mondial…on fait dans un premier temps référence aux productions américaines…
C’est pourquoi nous reviendrons au travers un article très complet sur les succès de 2013: Épouvante, Films d’actions et de Science-fiction, ces trois domaines ont dominés les douze derniers mois. Mais nous reviendrons aussi sur l’animation et les documentaires dont la place demeure importante ainsi que sur le cinéma indépendant et celui du bout du monde.
Gros programme !
2013 année de l’horreur ?
Avec 320 millions de recettes monde, The Conjuring a beau utiliser les mêmes ficelles des précédents films de James Wan, il rapporte près de 16 fois son budget !!!!
Même cas de figure pour Mama, le premier film d’épouvante avec Jessica Chastain qui totalise toutefois deux fois moins de recette que Conjuring. Le meilleur rapport budget/recette est toutefois à mettre à la suite d’Insideous (second volet) : 160 millions de recettes pour un budget de 5 millions de dollars…soit 32 fois !
Il n’y a pas à dire, l’horreur a encore un bel avenir devant lui avec toujours plus de productions : The Purge, You’re next ou encore la suite de Chucky (sorti directement en dvd en Amérique du Nord)
2013 et toujours des films d’action
Que les critiques soient bonnes ou mauvaises peu importe, en 2013, l’action movie s’est très bien porté et a démontré qu’il restait encore beaucoup de marché pour les explosions (White House Down, A good day to die hard), les guns (Gangster Squad, Red 2, GI Joe ), les gros bras (Snitch) et les tutures (Fast & Furious 6, Vehicule 19, Rush) avec ou sans Paul Walker…
Il ne fait pas oublier que 2013 marque le grand retour de Schwarzie avec The Last Stand réalisé par le coréen Kim Ji-woon, l’un des meilleurs films américains de l’année… sinon il fut aussi d’Espace Plan avec Sylvester. Ce dernier n’ai pas en reste non plus en reste cette année avec 3 films dont l’excellent Bullet to the Head réalisé par le légendaire Walter Hill.
2013 année de la Science-fiction ?
Cela a commencé (The Host) et fini (Ender’s Games) par du très mauvais ! Entre les deux du décevant, moyen, au mieux divertissant… On nous promettait une grande année de Science-Fiction et force est de constater que rien ne restera vraiment dans les annales.
Débarrassons-nous directement de ce qui se met à la poubelle : Les ratés After Earth, pathétiques The Host ou extrêmement pénibles Man of Steel… (Pacific Rim relevant légèrement le niveau)
Heureusement, Oblivion et World War Z sont de meilleurs divertissements sans toutefois être des chefs d’œuvres.
Elysium se démarque fortement…S’il avait moins misé sur une shaky cam pénible, le nouveau long de Neil Blomkamp aurait pu concurrencer l’excellent nouvel opus de JJ Abrams : Son Star Trek est véritablement le gagnant « grand public » de l’année !
Mais le grand vainqueur sera en fait celui qui aura su allier science-fiction et humour anglais comme jamais; ce film complètement barré qui aura animé le festival Fantasia cette année : The World’s end ! Plus jouissif que ça tu meurs !
L’animation en 2013
Cette année, le cinéma d’animation aura été marqué par la fin de la toute-puissance incontestable de Buena Vista, à savoir Disney et Pixar (recettes mondiales en millions de $US : Monstre académie : 743,5 ; Frozen : 344,6 et Planes 219,8). Le studio est en effet de plus en plus concurrencé à l’international et dans le nombre de sorties et dans les recettes engendrées par Universal (Détestable moi 2 : 918,5 soit le 3ème plus gros succès de l’année, tous genres confondus), Fox (Les Croods : 587,2 ; Turbo : 282,6 ; Epic : 267,9 et Sur la Terre des dinosaures 3D) et Sony/Columbia (Tempête de boulettes géantes 2 : 229,7) ainsi que par de nouveaux joueurs sur le marché intérieur américain : la Weinstein company (Escape from planet earth : 70,9) et Relativity (Freebirds : 54).
Même si l’offre aura été numériquement importante, on peut regretter son manque d’originalité avec nombre de suites ou de préquels (Détestable moi 2, Tempête de boulettes géantes, Monstres académie). Les œuvres, bien souvent, n’ont d’original que de nom et se contentent bien souvent de copier/coller des recettes ayant déjà réussi par le passé (Avions ou Turbo sont des transpositions des Bagnoles, Les Croods mélange L’âge de glace et Avatar…) ou d’adapter une série télévisée à succès (Walking with dinosaurs 3D).
Pour ce qui est des films à retenir cette année, le coup de cœur de la rédaction est une adaptation du livre pour enfants de Tomi Ungerer, Jean de la Lune (Stephan Schesch), qui vous enchantera, entre poésie, références artistiques et hymne à la liberté. Autre belle adaptation, celle du livre de Gabrielle Vincent, Ernest et Célestine (Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner) très beau conte sur la tolérance et l’amitié au-delà des clichés. Ne boudons pas notre plaisir, le succès de Despicable me 2 étant bien mérité avec le vent de fraicheur, l’inventivité et la folie débordante de Pierre Coffin et Chris Renaud. Enfin, Goro Miyazaki nous aura proposé un beau film sur les confréries étudiantes et la sauvegarde du patrimoine japonais avec La colline aux coquelicots, ce qui nous rend d’autant plus impatient pour la sortie du film annoncé comme le dernier de son père, Hayao : Le vent se lève.
Le cinéma américain
Mais il y a aussi eu Great Gatsby, Now you Seem Me ou encore 12 years a slave qui devraient rester comme des films importants de 2013.Si les blockbusters science-fiction n’étaient pas forcement au niveau, il y a eu, cette année, presque plus de cartons que de bides (voir article) : Oui on a vu que l’action-movie et l’épouvante grappillaient des parts de plus en plus importantes ; oui les jeunes ne courent plus voir que du Wolverine, Iron Man 3 ou du Hunger Games…
Le premier, s’il n’est pas au niveau de Moulin Rouge a conquis de nombreux fan et a remis Lhurman sur les bons rails. Le second a été le succès surprise du printemps tandis que le dernier a (enfin) intronisé Steve McQueen (le réal) au rang de star. Dommage que ses précédents films n’aient pas permis de mieux le faire connaître, ce 12 years a slave ressemblait au final plus à une commande qu’à un véritable choix du réalisateur
2013 et Le cinéma américain indépendant
Il y a eu les très attendus qui ont déçu (Only God Forgives, Spring Breakers, Mud et le dernier Malik To The Wonder)…Il y a eu ceux dont on a essayé de nous faire croire qu’ils n’étaient pas des blockbuster (Lee Daniel’s the butler)… Il y a aussi eu les redites dont la réception fut très contrastée (Oldboy, Before Midnight) …
Et enfin, il y a ceux qui ont mis tout le monde d’accord comme ce Frances Ha au combien énergisant ou encore le Bling Ring de Sofia Copolla. Deux films au style très marqué et qui devraient faire parler pendant encore quelques années tout comme l’incursion télé de Steven Soderberg et son étonnant Behind the Candelabra avec un Michael Douglas au top de sa forme…
Toujours au top également, le grand Woody, qui signe cette année un nouveau « classique » et continue d’alimenter une filmographie exceptionnelle… On retient l’homme…Retiendra-t-on vraiment son énième succès ? Un oscar pour Cate Blanchett en février l’y aiderait grandement !
Certes le cinéma indépendant américain n’est plus ce qu’il était…mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas essayer…Et survivre, face à une industrie (Hollywood) qui semble capable de ne produire que des suites ou des adaptations de saga, doit être une gageure.
Alors rien que pour ce combat il convient d’être salué !
Le cinema international
Même s’il sera peu représenté en cette fin d’année, le cinéma « du monde » (par analogie avec la Musique du Monde) s’est plutôt bien porté cette année à l’image de ces productions venant du proche et moyen orient (Wadjda, Syngué Sabour ou le nouveau Farhadi Le passé) d’Asie (Pieta, Ilo Ilo, Tel père tel fils, Metro Manilla) ou d’ailleurs.
Même en Europe, si Almodovar s’est planté et bien (Los Amantes Pasajeros), certains devraient réussir à concourir parmi les oscars en langue étrangère (La Grande Bellezza & Alabama Monroe). Que demander de mieux ?
Les docus en 2013
Il est ardu de faire un bilan des Docs en 2013 en quelques lignes tant les chroniqueurs Cinemaniak en sont des passionnés… (il suffit de jeter un œil à la partie documentaires pour cela) Toutefois, il convient de séparer en deux ce résumé avec d’un côté les films sortis tout au long de l’année et de l’autre ceux qui ont fait les beaux jours du festival RIDM.
Le premier pavé dans la marre fut lancé dès janvier par le soutien aux administrateurs du site Pirate Bay : Résultat ? TPB : AFK est un documentaire directement déposé sur Youtube et autre site de partage gratuit… En avant la liberté d’expression !
En février toujours, Marie Geneviève Chabot lança durant les RVCQ son très sincère En attendant le printemps sur les habitants actuels du village de Chapais.
Si Les invisibles sont sortis en France au printemps, ils sont toutefois disponibles en dvd au Québec depuis cet été : Le film vaut grandement le détour tout comme Inequity for all qui vaut lui aussi son pesant d’or et est encore projeté dans quelques salles actuellement.
Dans un registre moins réjouissant, on a pu constater les premiers pas de James Franco dans le docu-fiction gay avec Interior. Leather Bar…. Et aussi se rendre compte qu’un doc pouvait recevoir le lion d’Or à Venise sans pour autant disposer de qualités supérieures (Sacro Gra)…
Aux RIDM maintenant, nombreux furent les films qui animèrent notre rédaction : Du poignant The Square à Finding Vivian Maier ou La maison de la radio en passant par Fermières, L’image manquante ou Le semeur… Nos chroniqueurs ont même eu la chance de s’entretenir avec Alanis Obomsawin et Julie Perron à cette occasion (voir bilan RIDM).