Noir (NWA)

Critique acerbe de la société québécoise ou chronique ethnique d’une société qui survie dans les ghettos, Noir (NWA) de Yves-Christian Fournier semble vouloir conscientiser les foules…♥♥½

Kadhafi, rappeur algérien de 26 ans, ex-membre d’un gang de rue et père d’un jeune garçon sort de prison et veut se ranger. Fleur, jeune mère haïtienne de 17 ans, qui vit une relation conflictuelle, abusive et passionnelle avec le père de sa fille. Suzie, une danseuse blanche de 20 ans qui tombe amoureuse d’Evans, un gangster noir. Et enfin, Dickens, 16 ans. Il veut faire partie du gang contrôlé par son frère ainé, qui lui en refuse l’accès.

 

Avant de parler qualitativement de NOIR, une certaine réflexion sur le sujet était nécessaire puisque dans cette production, le fond devait idéalement se dissocier de la forme. Pour être honnête, et à l’instar de Marika qui avouait avoir détesté Le loup de Wall Street pour son fond (Représentation publicitaire du monde) je dois bien avouer qu’une fiction négative sur les minorités ethniques montréalaises étaient sans doute l’une des dernières choses que j’avais envie de voir sur grand écran…. On voit trop peu de personnes de couleurs, latinos ou asiatiques au cinéma pour les réduire aux gangs de rue….

D’ailleurs cela rappelle le fameux débat Guzzo versus le monde artistique au Québec : Doit-on proposer aux québécois une offre qu’il attend niveau cinéma ? Au vu des propositions en 2015, hormis le succès de La Passion d’Augustine, peu de productions ont trouvé leur public, la faute, peut-être à une offre centralisée sur le cinéma d’auteur….

Mais c’est un autre débat.

 

Noir2

Passé ce constat plutôt décevant, il convient toutefois d’avouer que NOIR ne cherche pas à concurrencer les États-Unis au niveau de la forme. Si l’affiche laisse imaginer un film de gangster, le résultat final en est bien loin. Est-ce la musique, la direction photo de Jessica Lee Gagné ou le choix délibéré de rendre lumineux parfois des quartiers mal réputés ?  Toujours est-il que le nouveau long métrage d’Yves-Christian Fournier (Tout est parfait) trouve une balance intéressante entre le mal (gangs de rue, drogue et compagnie) et le bien (envie de s’en sortir, d’avancer). D’ailleurs le film laisse une place importante aux personnages féminins qui, sans être moteurs actifs, forment un contrepoids idéal…

 

Dernièrement le réalisateur a répondu à une entrevue dans le Huffington Post annonçant que la société québécoise était, selon lui, raciste… Avec NOIR pourtant, le débat semble avoir été placé ailleurs…

 

Le rendu final est en fait plutôt une chronique des quartiers qu’un film de gangster (d’ailleurs pour l’avoir intitulé NOIR finalement et imposé une affiche violente ?)

La partition proposée par les acteurs (quasi tous inconnus sauf Patrick Hivon et Maxime Dumontier) est plutôt inégale avec un comédien se démarquant très franchement : Salim Kechiouche (vu notamment dans Le Clan et Grande école) s’avère épatant en maghrébin beg tout juste sorti de prison. Espérons le revoir au plus tôt.

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