Bilan des RVCQ 2014 : Les Primeurs

Une programmation de haut calibre avec une belle brochette de primeurs!

Les rendez-vous du cinéma québécois viennent de se terminer et comme d’habitude, nous avons eu droit à une belle brochette de films québécois à se mettre sous la dent. Semblerait que nous avons été plusieurs à en profiter cette année alors qu’il y a eu une augmentation de 40 % aux projections de films pour un résultat d’une projection sur 3 à guichets fermés! Outre d’avoir pu nous permettre de rattraper les films que nous avions manqués au courant de l’année dernière, l’occasion a aussi été belle pour découvrir quelques primeurs en exclusivités. Voici un bref résumé de celles-ci :

Tout d’abord, nous avons eu droit au dernier opus de Denis Côté, Que Ta Joie Demeure, en début de Festival. Décris par l’auteur lui-même comme une allégorie sur le travail, Côté va simplement filmer des ouvriers au travail, en pause, au repos, en alternant les moments de répétitions machinales avec des dialogues à l’aspect tantôt sérieux, tantôt ludique. Exercice de style où le plan est au cœur de l’œuvre, les cadrages comme le montage sonore sont de premières forces et donnent pratiquement vie à cet environnement qui en surface semble en être dénué. Les acteurs ajoutent une saveur irrésistible à l’ensemble avec un style théâtral savoureux. Comme dans Bestiaires toutefois, le film souffre de son montage qui semble trop abstrait et inconsistant pour donner une cohérence à l’ensemble.

Le mardi suivant, nous avons pu ensuite découvrir Bunker. Alors que la guerre froide est terminée depuis belle lurette, deux soldats sont affectés dans un Bunker au nord du Québec depuis des années, mais seront confrontés à la décision de lancer une attaque nucléaire sur la Russie sans savoir si leur pays est réellement menacé… Dès le départ, le film impose son style; posé, privilégiant l’exposition à la démonstration, il s’appuie sur une direction photo magnifique plutôt que sur des explications trop laborieuses sur une situation si particulière. Même si le film perd son rythme sans réussir à le rattraper véritablement dans le deuxième segment, la performance des acteurs vaut le détour à elle seule, particulièrement Patrick Robitaille dans un savoureux contre-emploi.

3 histoires d'indiens

Puis, ce fut au tour de Robert Morin de venir nous présenter ses 3 Histoires d’Indiens. Tout juste débarqué de Berlin, le film nous présente des histoires de jeunes Amérindiens. Alternent allégrement entre le comique, le dramatique et le spirituel, Robert Morin fait mouche en voulant montrer la culture amérindienne libérée des clichés auquel elle est systématiquement associée. Comme nous en avons souvent l’habitude avec Robert Morin, les lignes entre la fiction et le documentaire semblent bien floues durant bon nombre de scènes du film. Entre 3 Amérindiennes à la spiritualité touchante et un jeune homme amateur de musique classique, on se souviendra longtemps du personnage de Éric, dont la bonhomie et le caractère hautement jovial donnent une fraicheur juvénile incroyable au film. Une autre belle réussite dans la besace du plus iconoclaste de nos grands réalisateurs!

En film de clôture, nous avons enfin pu apprécier Miron de Simon Beaulieu. Au travers de documents d’archives et en redonnant voix au poète héraut de l’identité et de la patrie québécoise, Simon Beaulieu interroge la possibilité de survie de la culture d’ici dans un monde de plus en plus global. Avec cette œuvre superbement documentée, Simon Beaulieu dresse le portrait d’un poète éperdument amoureux de sa Terre et de ses racines. Il rend justice au poète, qui ne s’est pas révélé du jour au lendemain en héraut de tout cela, mais le replace comme un homme de Lettres s’étant intéressé à son histoire personnelle avant d’aboutir à l’histoire collective. Les montées en tension sont très bien maîtrisées grâce au réalisateur qui adapte habilement la forme à son propos, notamment via le grain de la pellicule.

Enfin, pour Benoit, le film a conserver dans les mémoires et qui figurerait, selon lui, comme l’un des films importants de 2014 reste L’Ange gardien. Véritable surprise, ce film s’est vraiment fait remarquer et son réalisateur, Jean-Sébastien Lord nous a accordé une très belle entrevue.

Avec de telles exclusivités à présenter, on ne peut que souligner  la qualité  de la programmation qui est au rendez-vous année après année et on attend déjà l’édition de 2015!

 

Article rédigé avec la collaboration de Benoît Rey.

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