Taxi Téhéran : Un autre miracle pour Panahi

Taxi Téhéran est un nouveau miracle du cinéaste iranien Jafar Panahi. ♥♥♥♥

Avec Taxi Téhéran, cela fait  maintenant 3 films que Jafar Panahi réalise malgré l’interdiction de tourner qui sévit encore scandaleusement à son endroit en Iran. 3 miracles qui ont malgré tout, vu le jour dans son pays natal. Il a réussi, autant avec This is not a film que Closed Curtain, à faire des œuvres (ce qui dans sa situation, est déjà un exploit en soi) sensibles, touchantes et bien représentatives de leur réalité. Grâce à l’inventivité qu’il dégage à chaque plan, Panahi nous fait oublier le minimaliste obligé qui contraint la réalisation de ses films. Avec Taxi Téhéran, il persiste et signe en produisant une nouvelle œuvre poignante et sincère. Lauréat de l’Ours d’or au dernier Festival de Berlin , Panahi n’est pas près de sombrer dans l’oubli.

Taxi Téhéran est monté selon la forme d’un faux documentaire ; Jafar Panahi conduit un taxi muni d’une caméra. Dans celui-ci, il embarque une panoplie de personnages hétéroclites, autant dans leur métier que dans leur classe sociale. Ceux-ci échangent avec lui et entre eux sur la société, leur vie de tous les jours ou encore les enjeux profonds du pays qu’ils habitent et chérissent tant. Des vieilles amies, un livreur de films, une avocate et même la propre nièce du cinéaste passe ainsi devant la caméra du réalisateur. Les discussions sont tantôt intenses, tantôt légères, mais font constamment mouche en invitant sans cesse à la réflexion. En utilisant un style documentaire très brut, Panahi réussit à passer son message de façon encore plus percutante. Le huis-clos que représente le taxi fait également subtilement écho aux malheureuses contraintes avec lesquels il doit dorénavant composer, comme c’était le cas avec ses deux films précédents.

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Lorsque certains passagers reconnaissent directement le cinéaste, c’est l’occasion de revenir sur ses autres films, que ce soir Le Miroir, Hors Jeu ou même Le Ballon Blanc, alors que le taxi servira de véhicule à un duo de poissons rouges dans un bocal. Comme dans tous les films de Panahi, nous sommes emportés par la simplicité, l’authenticité et l’humanité de l’ensemble. On sent une profonde empathie du cinéaste envers ses personnages et celle-ci se transmet naturellement au spectateur. Une autre œuvre miraculeuse et une autre belle réussite pour le cinéaste iranien qui reconfirme encore sa pertinence. Souhaitons-lui simplement que ses déboires tragiques avec son gouvernement découlant en une popularité sans cesse grandissante et un respect de plus en plus marqué pour ses œuvres à venir.

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