Trouble-Fête de Pierre Patry est film marquant du début des années soixante, mais qui à coté D’un chat dans le Sac et d’À tout prendre, il fait relativement pâle figure.
Pierre Patry est décédé en juin dernier. Le FNC lui rend hommage en présentant son premier long-métrage Trouble-fête.
Montréal, 1960, Collège André-Grasset. Un groupe d’étudiant en philosophie, à l’instar de la société québécoise, se lève contre les autorités en plaise. Les élèves troublent les salles de classe, certains refusent d’aller à la messe quotidienne. C’est d’ailleurs cette deuxième anecdote qui a inspiré le scénario à Jean-Claude Lord et Pierre Patry, les scénaristes ont eu vent d’un événement similaire qui c’est produit au Collège André-Grasset.
C’est un film qui ne cache pas ses ambitions, il se veut être un brûlot, qui se veut faire témoignage d’un état d’esprit. Le film manque en subtilité, c’est son plus gros défaut. Dès la scène d’ouverture, le spectateur comprend la direction que le film va prendre. Un groupe de jeunes turbulents en voiture «trouble» le calme relatif des rues de Montréal. Dans une scène suivante, l’un des jeunes en prit sur le pouce par un illuminé de l’amour du Sacré-Cœur, celui-ci essaie de convaincre l’étudiant que la prière est plus importante que les études. Disons qu’en subtilité, on a fait mieux.
Les défauts du film ne gâchent pas en rien le plaisir à voir ce film, certes daté, mais au combien vivant, regorgeant d’idée de mise en scène. Dans une scène, les étudiants jouent au ping-pong, durant le même moment les spectateurs de la partie argumentent sur leur opinion politique, la caméra de Jean Roy suit la joute oratoire comme si l’objection de sa caméra devenait la balle de ping-pong. Dans une autre scène, un groupe d’étudiant discute au milieu de la cafétéria, la conversation est enterrée par les bruits ambiants, puis la caméra recule et le bruit s’atténuant pour laisser l’entièreté de l’espace sonore au groupe principal. C’est brillant et habillement mené.