Ce lundi 27 octobre, nous rencontrions l’équipe de Ceci n’est pas un polar quelque jours avant la sortie officielle du film au Québec.
L’occasion pour nous d’échanger avec Patrick Gazé, son réalisateur mais également les deux comédiens principaux, Roy Dupuis et Christine Beaulieu (qui nous avait bluffée il y a deux ans dans La mise à l’aveugle).
Ceci n’est pas un polar est une première œuvre, sorte de film inclassable qui garde un fond policier mais s’attarde tantôt au drame, tantôt au sentimental. Selon son réalisateur, « C’est une histoire d’amour…avec la structure du polar »…
Est-ce parce qu’il disposait d’une matière importante (la connaissance du milieu des taxis) qu’à l’écriture, Patrick Gazé n’a pas directement pris la direction du polar ?
Sans doute…Peut-être aussi car il a plusieurs années d’expérience en documentaire et que « beaucoup d’anecdotes peuplaient au départ son scénario ». D’ailleurs, la toute première version du montage faisait un bon trois heures et il a fallu deux autres coupures dans la narration afin d’obtenir un produit fini de moins de deux heures.
Celui qui avoue candidement ne pas savoir pourquoi il a passé 15 ans à faire des vidéoclips avant de s’engager dans la réalisation de fiction est aujourd’hui fier du film final…même s’il se sent inconfortable à laisser une des casquettes (scénariste, réalisateur, monteur) à d’autres que lui.
Une fois son scénario terminé, la production lui proposa le nom de Roy Dupuis qu’il jugea immédiatement « beaucoup trop beau »
« Finalement il a tellement de talent qu’il arrive à faire passer l’insécurité, la vulnérabilité » nous confiera le néo-réalisateur.
A savoir s’il a eu peur de se lancer dans un premier film, Roy Dupuis répond avec assurance « qu’on doit se fier au scénario et qu’il faut que ça clique avec le réalisateur »
S’il s’est permis de souffler le nom de Christine Beaulieu à la production pour jouer sa partenaire à l’écran, c’est tout d’abord parce qu’il l’avait rencontré 7 ans plus tôt sur le tournage de Mesrine mais également parce qu’elle avait « du mystère dans le regard ».
Il fallait forcement que le contact soit idéal avec la jeune actrice car dès les premiers jours de tournage, « c’étaient des scènes d’amour qu’ils auraient à tourner, sorte de chorégraphie très technique ».… Mais c’était toutefois un prérequis indispensable au scénario.
Afin de bien s’immerger de l’univers du film, Roy Dupuis a observé le père de Patrick Gazé au niveau de la gestuelle et de la technique liée à la profession de chauffeur de taxi…
Pour composer son personnage, Christine Beaulieu est allé « chercher dans l’intime et a aussi suggéré une teinture brune à la place de son habituelle blondeur car le personnage de Marianne est tout sauf étincelant ».
Tout comme le grand acteur québécois, la jeune comédienne apprécia beaucoup son personnage qui « se fait belle dans la discrétion » mais qui est tout sauf magnifié « l’image et surtout la lumière sont très peu travaillées ». Le résultat est à l’image du film
Les deux comédiens se disent très satisfaits du film qui est passé par le Festival Francophone de Namur puis de Rouyn Norenda où il a fait l’ouverture.
Il sort aujourd’hui sur les écrans québécois