Nouveau film de Simon Galiero (après « Nuages sur la ville », cette « mise à l’aveugle » emprunte un terrain qu’elle ne maîtrise pas au final…Dommage ♥♥
Entre son ex-mari qui se refuse à la prendre au sérieux, son fils qui la méprise ouvertement et son ancien boulot de directrice financière qu’elle n’arrive pas tout à fait à lâcher depuis son départ à la retraite, Denise semble emmurée vivante. Mais dans le quartier de son enfance, celui où, à l’époque, « tout se réglait à coups de poing sur la gueule » et où cette femme secrète et silencieuse a décidé de se réinstaller, tout est encore possible. Il lui suffit de traverser le palier et de cogner chez Paul, son voisin bukowskien en diable, pour découvrir une nouvelle famille de bric et de broc: celle qui, chaque soir, s’installe et s’anime autour d’une table de poker.
Présenté comme le coup de cœur de Claude Chamberlan, « La mise à l’aveugle » est un film des plus contemplatifs…
S’il n’impose pas la violence d’un « marécage », certaines similitudes sont toutefois à relevées telles que les « non-dits » inhérents aux diverses scènes… Si le long métrage de Guy Edoin était peu bavard, celui de Simon Galiero l’est beaucoup plus mais dans une démarche d’ameublement de l’action…Les personnages sont prisonniers de leur manque de communication et il est beaucoup plus facile pour eux de parler des choses futiles que des choses graves.
C’est ce que l’héroïne tente de faire évoluer dans une nouvelle vie qui démarre pour elle à la retraite…Non-communication avec son ex-mari, avec son fils…ainsi qu’avec ses nouveaux voisins…On devine que la situation actuelle l’insupporte et qu’elle tente d’en changer les choses.
Malheureusement pour elle, on ne change pas des années de pratique et le seul lieu dans lequel elle trouvera refuge sera le poker de ses voisins…Un jeu où ses précédentes responsabilités ont jadis excellées… un jeu où …encore une fois, elle sera redoutable…
Si l’intention de départ de l’auteur est intéressante, il conviendra d’avouer que le film n’est que très partiellement réussi !
En effet, si le Québec populaire à la André Forcier est admirablement mis en scène (au travers des scènes de groupe notamment et des acteurs tous excellents, christine beaulieu en tête)), il en est tout autre pour les scènes qui traitent de la vie du personnage principal : Incompréhension parfois, inconfort, lassitude…
La caméra de Galiero ne rentrant jamais dans une démarche empathique, il est difficile de s’y attacher et une distance importante finit par se créer entre le personnage principal et le spectateur.
Dommage