Ce soir, lundi 4 novembre, a lieu, à Montréal, la première du second film de Sébastien Pilote, Le démantèlement.
Après le succès (critique et public) plutôt incroyable du vendeur, il revient avec un second film « portrait » d’un homme en déconstruction de vie professionnelle très en lien avec le personnage principal de son premier film.
Si Gilbert Sicotte incarnait Marcel, vendeur d’automobiles dans un hiver glacial, c’est aujourd’hui au tour de Gabriel Arcand d’interpréter Gaby, fermier qui se retrouve devant le choix cornélien de démanteler sa ferme familiale : « J’avais le goût de rejoindre le plus grand public avec ce nouveau film, d’être plus généreux, plus simple » nous dit le réalisateur quelques heures avant la projection.
Pour ce dernier, le film devrait donc être plus accessible même si le traitement de son sujet demeure encore une fois contemplatif. Il clôt un peu une sorte de triptyque sur l’aliénation au travail (car reliant son court métrage Dust Bow ! Ha Ha ! à ses deux longs)
Lorsqu’on le questionne sur son intérêt de traiter les mêmes problématiques, le réalisateur répond en évoquant Balzac et son idée de façonner une sorte de Comédie Humaine : « Pour moi, c’est important de vider un sujet, de faire comme une série de tableaux. Je n’avais pas envie de donner seulement un coup sur le clou…d’en donner plusieurs pour voir le tout autrement. »
De par ses origines (natif du Saguenay et vivant aujourd’hui à Chicoutimi), le réalisateur québécois confesse « être inspiré par ce qu’il voit autour de lui au travers les régions et de ses habitants ». Avec Le démantèlement, Il replace son action autour d’un personnage principal amoureux des femmes qui l’entourent (de ses filles mais également de son ex-femme dont il est séparé depuis vingt ans) qui se font grandement sentir par leur absence.
Aujourd’hui sur les routes québécoises pour accompagner le film dans ses avant-premières, Sébastien Pilote avoue que le chemin a été longtemps depuis le prix SACD obtenu à Cannes en mai : « Partir sur des festivals, avant même que le film ne soit en salle donne l’impression d’accoucher longtemps…On finit par avoir hâte que le film sorte. Le prix à Cannes, c’est la cerise sur le Sunday; ça rassure les gens, ça met un coup de projecteur sur le film…mais ça ne change rien au fond».
Traditionnellement, nous lui avons demandé pour conclure de nous évoquer cinq de ses néoclassiques (sans classement) :
There will be blood (Paul Thomas Anderson)
Tree of Life (Terence Malik)
E Agora ? Lembra Me (Joachim Pinto)
Leviathan (Lucien Castaing-Taylor)
La vie moderne (Raymond Depardon)