Barbara Sukowa sauve le biopic sur Hannah Arendt ! ♥♥
1961
La philosophe juive allemande Hannah Arendt est envoyée à Jérusalem par le New Yorker pour couvrir le procès d’Adolf Eichmann, responsable de la déportation de millions de juifs.
Les articles qu’elle publie et sa théorie de “La banalité du mal” déclenchent une controverse sans précédent.
Son obstination et l’exigence de sa pensée se heurtent à l’incompréhension de ses proches et provoquent son isolement.
Hannah Arendt est la quatrième collaboration entre Margarethe Von Trotta et Barbara Sukowa. Encore une fois, la réalisatrice allemande de 71 ans vient chercher l’ancienne égérie du Nouveau cinéma allemand, et il faut bien avouer que le film ne tiendrait pas sans elle.
Car en effet, les choix scénaristes de Von Trotta ainsi que sa mise-en-scène, restent des plus restreints, réduits dans des appartements de New York, d’un chalet à la campagne ou de Jerusalem.
Le camera de la réalisatrice allemande vole d’un diner à un autre, alternant les réflexions philosophiques dans un salon ou parfois dans un couloir… plans fixes ou non, huit-clôt exsangue ou non…
Malheureusement, tout cela empêche un rythme narratif de s’installer vraiment. Le film tient en fait littéralement sur les épaules de Barbara Sukowa qui campe, avec conviction, une Anna Arendt forte mais manquant parfois aussi de subtilités…
Le moment du procès, s’il vaut son pesant d’or, est toutefois superposé avec des images actuelles reconstituant de manière plutôt étrange le procès…En effet, la réalisatrice ayant décidé d’utiliser des images d’archives (en noir et blanc) lorsqu’il s’agit de montrer Eichmann, puis des images de fictions en couleur pour montrer le public….
Fort heureusement, Von Trotta finit par se concentrer sur la salle de presse qui apporte meilleure crédibilité et même intensité bienvenue…
Elle choisit aussi d’introduire, trop légèrement, la passion de Harendt pour Heidegger ce qui fait un joli pont avec le nouveau long métrage de Martin Provost, Violette…Malheureusement cette piste aurait gagné à être approfondie…
Au final le film est lisse, avec une mise en scène trop sage pour un film engagé qui aurait mérité bien plus que la conviction de Sukowa.