Lillian Gish

Il y a 120 ans naissait l’une des premières star du cinéma.

C’est Mary Pickford qui, en 1912, présente Lillian Gish et sa sœur Dorothy à D.W. Griffith. Lillian et Griffith tourneront une vingtaine de films ensemble, dont The Birth Of A Nation, Broken Blossoms, Way Down East et Intolerance.

 À travers l’histoire de Lillian Gish, c’est toute l’histoire d’Hollywood qui se dresse : celle des studios qu’elle contribue à consolider (Louis B. Mayer et la MGM ont fait une grande partie de leur fortune grâce au succès phénoménal de The Birth of a Nation, dont ils assuraient la distribution en salle), mais également les bases du star système à l’américaine. B. Mayer attribuait à la star, et non au réalisateur, le succès des films de Griffith et c’est elle qu’il accueille en reine dans ses studios. Elle tentera de tirer profit de ce statut de star et, après avoir vu La Charrette Fantôme, elle réussira à convaincre Mayer de faire venir de Suède Victor Sjostrom. Aux États-Unis, le réalisateur suédois tournera He Who Gets Slapped (avec Lon Chaney) en 1923,  Scarlett Letter en 1926,  mais également l’un des derniers chefs-d’œuvre du muet The Wind en 1928 (Lillian tiendra la vedette dans Scarlett Letter et The Wind).

Lillian, contrairement à d’autres actrices de sa génération, passera parfaitement le mur du son. Toutefois, pour des raisons personnelles, elle quitte Hollywood durant une dizaine d’années privilégiant le théâtre.

À 50 ans, elle effectue un retour sur le grand écran dans le remarquable Commandos Strike At Dawn de John Farrow. Cette deuxième partie de carrière se caractérisera par de très marquants rôles de soutien.  En 1946, elle tourne Duel in the Sun sous la direction de King Vidor, ancien flirt de Gish, qui avait déjà tourné sous sa direction à quelques reprises dans les années 20, notamment dans le remarquable La Bohême en 1926. Duel in the Sun est un western psychologique à la technicolor hyper-criarde mettant en scène Gregory Peck et Jennifer Jones. Gish décrochera, pour ce film, une nomination à l’oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.

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En 1955, elle tient tête à Robert Mitchum dans ce qui est considéré comme l’un des meilleurs films de l’histoire du cinéma : The Night of the Hunter. Le réalisateur du film, Charles Laughton, surnommait Gish Iron Butterfly, soit l’incarnation de la délicatesse du papillon alliée à une force et une volonté de fer.

C’est à 94 ans que Lillian trouve son rôle le plus touchant et le plus personnel. Dans The Whale of August, aux côtés de Bette Davis, Vincent Price, Ann Sothern et Harry Carrey Jr. (tout un party du troisième âge!), elle y incarne Sarah Webber, femme qui passe tous les étés avec sa sœur, Libby Strong (Davis), dans la maison familiale du Maine. Il s’agit d’un magnifique film sur le vieillissement, le temps qui passe, les amitiés qui traversent les époques et sur l’attente de la mort… le tout porté par un quintet d’acteurs qui ont fait les belles années de l’âge d’or du cinéma américain.  Gish fut nommée meilleure actrice de l’année par le Nation Board Of Review et l’Independent Spirit Awards l’a mise en nomination dans cette même catégorie.

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Celle qu’on a surnommée The First Lady of American Cinema, s’est éteinte à 99 ans en février 1993. Parmi les hommages, Jeanne Moreau a, en 1983, réalisé un documentaire sur l’actrice; Truffaut lui a dédié, de même qu’à sa sœur Dorothy, son film La nuit américaine. En 1971, on remit à Lillian Gish un Oscar honorifique pour la longévité extraordinaire de sa carrière, ainsi que pour sa contribution exceptionnelle au développement de l’art cinématographique.

 

 

Laurent

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