L’adaptation de l’affaire sur grand écran… ♥♥♥
Livreur dans un dépanneur, Michel Dumont (Marc-André Grondin) est père de deux jeunes enfants, nés d’une précédente union. Il tente tant bien que mal de joindre les deux bouts et d’assumer son rôle de père (sans grand succès…), jusqu’au jour où il est accusé à tout hasard d’une agression sexuelle qu’il n’a jamais commise. À ce moment précis, tout bascule!
Il est aujourd’hui très à la mode de porter à l’écran les grandes affaires criminelles suivies dans le passé par toute une population ! Au choix cela peut, au mieux, révolter encore plus le quidam; au pire faire pleurer dans les chaumières…
Côté français, les affaires Raddad, Outreau, Flactif, Ranucci ou Stern avaient déjà été portées à l’écran…Pourquoi ne pas en faire de même côté Québécois ?
Si, il y a encore quelques années, les réalisateurs avaient une certaine pudeur à révéler leur inspiration (cf « L’Appat » de Tavernier par exemple), désormais, ils n’y vont plus par quatre chemin : « L’affaire Dumont » directement en grosse lettre sur l’affiche !
Avec un tel titre, on aura forcement affaire avec une retranscription exacte, factuelle et complètement sans prise de partie de son auteur… un documentaire en quelque-sorte 😉
Pour cette énième affaire traitée, force est de constater que Podz n’a pas voulu faire dans le mélo…Il s’est concentré sur sa mise-en-scène, léchée et toujours très visuelle ainsi que sur le récit…
Tendancieux le fait de dire que le film s’apparente à une fiction alors que le réalisateur amène de nombreux éléments factuels pour étayer son film…
Et que dire du passage d’archive au beau milieu du film ?
S’il apporte un moment d’émotion important, il finit également par même le spectateur mal à l’aise quand on lit encore aujourd’hui dans la presse les propos de la réelle plaignante…
On peut bien imaginer certaines libertés avec la véracité des faits mais le film est globalement bien monté et réalisé (même si, comme à son habitude, Podz préfère camper un univers froid et visuellement esthétique plutôt qu’une réalité brute) …
Le film est lent, pesant, ce qui ne devrait pas plaire à tout le monde…
Les comédiens font étonnement bien la job à commencer par Marc André Grondin, méconnaissable (et qui trouve ici son plus grand rôle « adulte »; Sarianne Cormier, qui tient ici son premier rôle d’importance dans un long métrage, est elle aussi des plus crédibles.
Au final se pose la question de l’enjeu du film en lui-même…
Deux heures de drame pour onze années de calvaire ?