Retour de Jean-Marc Vallée deux ans après Wild (disons plutôt suite de son aventure américaine) avec cette fois, Demolition, l’adaptation d’un scénario « blacklisté » en 2007 (scénario réputés inadaptables) et un personnage principal donné à l’actuel enfant chéri de ses dames : jake gyllenhaal ! ♥♥♥½
Banquier d’affaires ayant brillamment réussi, Davis (Gyllenhaal) a perdu le goût de vivre depuis que sa femme est décédée dans un tragique accident de voiture. Malgré son beau-père qui le pousse à se ressaisir, il sombre de plus en plus. Un jour, il envoie une lettre de réclamation à une société de distributeurs automatiques, puis lui adresse d’autres courriers où il livre des souvenirs personnels. Jusqu’au moment où sa correspondance attire l’attention de Karen (Watts), la responsable du service clients. Peu à peu, une relation se noue entre eux. Entre Karen et son fils de 15 ans, Davis se reconstruit, commençant d’abord par faire table rase de sa vie passée …
Dès les premières minutes, un montage énergique et sous forme de vignettes viennent tonifier un récit qu’on pourrait croire faussement dramatique ! S’ajoute ensuite la sauce Valée à savoir le mélange régulier de scènes fantasmée et flashback jumelées à une musique savamment sélectionnée… On n’est jamais très loin du vidéo clip même si le réalisateur québécois prend bien soin de ne jamais éterniser ses séquences façon Xavier Dolan pour Celine Dion ou Oasis. Au contraire, il trouve même le juste équilibre entre récit et exercice de style. Lui qui avait donné l’impression de s’en débarrasser avec Dallas Buyers Club semble faire fi de la thématique plutôt dramatique pour au contraire élever son film vers une célébration de la vie.
Contrairement à l’image et à la signification de son titre, Démolition, est une ode à la vie
Pendant tout le film, le récit signé Bryan Sipe jongle habilement entre le drame et l’humour : Vallée en profite pour enfoncer le clou. Lui qui a annoncé dans la presse vouloir procurer des émotions avec Demolition et surtout l’envie de vivre, y arrive aisément.
Certes, parfois le trait est un tout petit peu trop appuyé (les accords mineurs et Aznavour planifié une deux puis trois fois pour évoquer la mélancolie, les transitions sous forme de vidéoclip sur la plage de Coney Island…) et on sent l’ensemble très « grand public » mais il permettra aussi au public de s’y retrouver avec cet opus et véhiculera, comme le souhaitait son auteur, une grande envie de vivre : Un anti-Américan Psycho !