Atom Egoyan

Atom Egoyan, né en Égypte, vit au Canada depuis 1962. Il est sans doute, avec David Cronnenberg, le cinéaste canadien-anglais le plus en vue sur la scène internationale. Devil’s Knot, qui prend l’affiche ce mois-ci, est son 13e film et figure parmi ses plus grandes réussites.

Arménien d’origine, l’histoire et le traumatisme qu’à vécu sa famille aura sur lui et surtout sur son cinéma une influence considérable et cela dès son premier film, Next of Kin, qui raconte l’histoire d’un jeune adulte découvrant que ses parents, arménien, ont abandonné un fils; le film porte sur une crise d’identité, celle de ce jeune homme, mais également celle de ses parents.  Dès ce film, Egoyan retient l’attention, faisant le tour des différents festivals à l’international et si nul n’est prophète dans son pays, Egoyan est l’exception qui confirme la règle, puisque les Genies le nomine à titre de meilleur réalisateur.

Les grands festival, Berlin, Locarno et Toronto, lui ouvre leurs portes pour son deuxième film, Family Viewing, et à chacun de ses festivals, il remportera un prix et en fin d’année les Genies retiennent son film dans 8 catégories.

Exotica, sorti en 1994, marque un tournant dans sa carrière. Premier film présenté en compétition officielle à Cannes, premier rendez-vous avec un public plus grand et il marque aussi une certaine rupture, le coté rugueux, un peu brouillon qui donnait à ses films précédents une couleur particulière finira avec ce film, malgré leurs changement d’esthétisme, les films suivants continueront toujours les mêmes lignées thématiques.

Le film suivant, The Sweet Hereafter, la famille et le traumatise est toujours au sein de son cinéma, mais une esthétique plus proche du classicisme à l’américaine teinte sa signature. C’est, à ce jour, son plus gros succès critique et populaire, 7 prix aux Genies, 2 nominations aux Oscars, dont meilleur réalisation et grand prix du jury à Cannes.

En 1997, il tourne Felicia’s Journey, qui marque un troisième présence en compétition officielle à Cannes en autant de film. En 2002, Il tourne Ararat, peut-être son film le plus personnel, mais malheureusement, loin d’être son plus réussi. Pour la première fois depuis Calendar en 1993, il parle de l’Arménie dans son cinéma. Il ne parle pas seulement de l’Arménie, mais de cinéma, sur l’incapacité du cinéma à représenter décemment des drames historiques. Si l’entreprise est louable et le sujet fort intéressant, Egoyan se perd dans un structure narrative complexe entremêlant les fils narratifs et comme dit l’expression: «N’est-pas Robert Atlman qui veut!», Egoyan maitrise maladroitement les règles du film-chorale.

Depuis 2011, Atom Egoyan bénéficie d’un statut particulier, il est nommé Chercheur distingué en résidence à l’Université Ryerson à Toronto. Ce statut lui permet de travailler sur ces projets personnels, au cinéma et à la scène (régulièrement, il met en scène des opéras), et de mettre au service des étudiants de l’université son expertise, agissant à titre de mentor.

Devil’s Knot est le premier film purement américain du réalisateur canadien avec deux immenses stars, Reese Witherspoon et Colin Firth -Firth qui fut du générique de Where the Truth Lies, étrange réussite d’Egoyan datant de 2005-. Purement américain, par son financement, mais aussi par son sujet, l’Amérique profonde qui se gruge elle-même de l’intérieur, par son genre, les films d’enquête et de procès est une récurrence dans le cinéma américain et par son apparence à une tendance, les producteurs américains raffolent des histoires vraies. Ce qui n’empêche par le film de suivre les grandes thématiques de son auteur, le traumatise, le mal ambiant, la solitude, la crise identitaire, etc. Si Egoyan a finalement accepté d’aller faire un film au États-Unis, c’est que quelque part il devait voir en son sujet quelques choses qui le touchait particulièrement.

Atom Egoyan Poster

Laurent

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