Bien qu’inégal par moment, While We’re Young demeure un portrait sympathique et frais du réalisateur Noah Baumbach. ♥♥♥
Après l’excellent Frances Ha, Noah Baumbach nous revient cette année avec While we’re Young, un film qui lui permet de renouer avec Ben Stiller qui était déjà du surprenant Greenberg en 2010. Cette fois-ci, celui joue un cinéaste sans grand succès qui verra sa vie et celle de sa femme (Naomi Watts) complètement transformé au contact d’un jeune couple de hipsters dans la vingtaine aussi branchés qu’insouciants (Adam Driver, Amanda Seyfried).
Dès le départ, on constate que le film s’ancre sur les contrastes et les oppositions qui existent entre les générations. On prend grand plaisir à mettre la table sur la subtile ironie qui découle des jeunes vivants à la mode des plus âgés et vice-versa. Les uns collectionnent les vinyles, sont réticents envers la technologie et sont mariés très tôt alors que les autres sont passés aux cds depuis longtemps, utilisent leur Iphone allégrement et sont encore en grand questionnement sur le fait d’avoir ou non des enfants.
Rapidement toutefois, nos perceptions sur les personnages seront modifiées au fur et à mesure que le récit progressera. Les clichés générationnels resteront toutefois ce qui amènera une dynamique un peu confuse et bancale. Le film à ce niveau peine ainsi à sortir des idées reçues et devient lassant par moment; les clichés et références qui se veulent sympathiques sont plutôt lourdes et maladroites. Les effets cinématographiques de Baumbach se trouvent en revanches décuplés; après le très mumblecorien Frances Ha, l’approche avec beaucoup plus d’artifices (qui n’est pas sans rappeler par moment celle de son maître à penser Wes Anderson) détonne de sa méthode habituelle (particulièrement lors d’un climax très chargé en émotion à la fin du récit). Le film demeure un portrait sympathique, quoiqu’inégal, qui, sans s’inscrire en haut de la filmographie du réalisateur, offrira quelques moments de fraicheur sympathique au spectateur.