Ludo

Film décidément difficile à cerner, LUDO, dernier long métrage des réalisateurs Nikon et Q présents à la projection du 17 juillet dans le cadre du Festival Fantasia 2015, raconte l’histoire de Ria et ses amis qui, à moto dans la ville de Calcutta, butinent d’un endroit à un autre, festoyant et cherchant finalement un endroit pour baiser. Leur accès refusé dans la majorité des hôtels, faute de faux papiers peu convaincants, ils atterrissent dans un hôtel étrange, tenu par un type qu’on ne voit que de dos, où ils seront confrontés à des premières apparitions effrayantes. Fuyant cet étrange endroit, ils terminent finalement leur course dans un centre d’achat, s’y cachant pour la fermeture. C’est sous le silence écrasant qu’ils font tout à coup face à ces créatures étranges, se présentant à priori comme des itinérants. De cette rencontre découlera un déchaînement d’horreur corporelle et d’images horrifiques. Une violence visuelle propre au réalisateur qui nous ramène directement à son dernier film, GANDU, bannie en Inde.

Narration inhabituelle et mélange des codes.

LUDO se sépare en deux parties. La première met de l’avant l’histoire des jeunes gens à la recherche des plaisirs du corps et l’autre, raconte la malédiction de ces créatures itinérantes. En ce sens, la narration du film est plutôt inhabituelle. Par ailleurs, ces créatures sont plutôt difficiles à cerner. D’abord présenté comme des zombies (centre commercial, Romero, vous voyez!), ensuite comme des fantômes (ubiquité, hallucinations) et criant comme des sorcières, on nous balance quelques gros plans de dents de vampire, on nous raconte qu’ils se nourrissent de sang … Voyez le genre! Bref, ces créatures horribles incarnant à la fois toute une culture de l’horreur, eh bien ça m’a gossé (désolé pour le québéquisme!). L’autre chose qui m’a « assommé », c’est cette surenchère visuelle et accumulation d’images horrifiques qui envahissent la deuxième partie du film, au grand malheur du spectateur qui finit par juste décrocher.

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Brutalité sonore fascinante.

Par contre, au delà de toutes ses faiblesses, LUDO propose tout de même un univers sonore formidablement éclaté. À première écoute, on se demande si le mixage est raté ou simplement amateur. Rapidement, on comprend que ce type de montage sonore, brusque, aux coupes franches, aux déclinaisons abondantes et aux contrastes brutaux est un choix esthétique, franchement intéressant. Le visuel se prête aussi au même exercice, mettant de l’avant le montage et accrochant l’attention du spectateur, du moins pour la première partie du film.

Aux couleurs expérimentales.

Également bombardé de musique pop, rock et d’effets sonores propres aux films d’horreur, style qui séduit au début mais qui rapidement perd de sa puissance, LUDO est néanmoins un film intéressant, aux couleurs expérimentales, qui s’éloigne radicalement du cinéma typique indien et qui rappelle, je ne sais trop pourquoi, peut-être par sa fureur, le film TETSUO: The Iron Man du réalisateur japonais Shin’ya Tsukamoto.

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