Sarah Polley est une actrice canadienne découverte très tôt et qui, depuis quelques années, s’est découvert une passion pour la réalisation.
Son documentaire, Stories we tell, est présenté comme d’un genre nouveau car même si son essence première demeure le doc, il va parfois chercher vers une mise en scène du passé tel que la réalisatrice peut l’imaginer. ♥♥½
Ce qu’il y a de dérangeant avec Stories We Tell n’est pas sa forme…mais plutôt, pour moi, les conséquences de son impudeur (oui Sarah Polley étant très moi moi moi, j’en reviens également à écrire à la première personne). Je m’explique donc :
Vouloir réaliser un objet artistique, retraçant son histoire, c’est humain, naturel. Tout le monde doit se chercher, se trouver, comprendre son histoire. Certains l’immortalisent dans un livre, d’autres dans une fiction dans laquelle, à aucun moment, certaines personnes sont montrées. A ce titre, un exemple assez lié à ce Stories we tell, pourrait être le Pardonnez-moi de Maïwenn ou l’actrice/réalisatrice revient sur son enfance malheureuse et la façon dont elle a pu être élevée. Dans Pardonnez-moi, tout est remis en scène afin d’essayer de trouver le caractère d’époque sans jamais admettre si oui non les scènes ont réellement existé.
Bien sûr, il y a les incursions documentaires de Maïwenn enfant, mais la réalisatrice réussi avec brio à semer le doute dans la tête des spectateurs et laisser une part complètement indécise reliée à sa vie personnelle.
Ici avec Stories We Tell, Sarah Polley ne nous apporte jamais ce doute. Non seulement elle filme les protagonistes de sa vie et leur demande de reporter sous forme de témoignage leurs impressions…mais en outre, elle ose montrer leur tête aux yeux du monde…avec un tel manque de pudeur qu’on peut se demander réellement si la réalisatrice cherche à parler de sa mère ou d’elle réellement.
Comme dit plus en préambule, il parait important à chacun de se trouver et de connaître ses origines…mais il y a un pas entre le réaliser, le faire et oser le publier. Personnellement le cadre égocentré de ce documentaire m’a profondément déçu.
Il faut convenir toutefois qu’une fois mis en route, il est difficile de sortir du film…En cela, même s’il est profondément dérangeant, le documentaire est plutôt réussit.
Mais que dire de la fin et cet ultime témoignage décevant voir pathétique…
Comme si tout cela n’était au fond qu’une vaste mascarade !