Le retour de la réalisatrice d’Inch’Allah à ses premiers amours documentaires ♥♥♥
Pascale, Raphaël et Céleste ont 15 et 16 ans. Une adolescence comme les autres : les premiers flirts, les premiers deuils, les liens parentaux fragilisés. Mais ils sont littéralement… dans le champ! Ils font leur secondaire dans une petite école bien spéciale en Estrie, où l’on apprend les métiers de la terre : La Maison Familiale Rurale.Plusieurs fois au cours de l’année, ils doivent partir chacun de leur côté passer de longs séjours chez un agriculteur de la région. Ils apprennent à travailler à ses côtés et doivent s’intégrer à sa famille : une multi-championne de concours de beauté de vaches, un bûcheron refusant les grosses machines et ne jurant que par ses chevaux… Entre ces travailleurs de la terre et nos jeunes personnages se développe alors une véritable relation maître-apprenti, les deux pieds dans le vivant.
Au cœur des splendeurs de la nature, avec une caméra attentive qui sait se faire oublier, Le plancher des vaches suit le parcours unique de trois ados secrets et attachants qui confronteront leurs limites, découvriront le sens du lien et apprendront à vivre au rythme de la terre et des bêtes.
Sur le principe assez utilisé du « portrait local », Anaïs Barbeau-Lavalette et son conjoint (Émile Proulx-Cloutier) s’intéressent aux jeunes placés en école d’agriculture en alternance. Un an de suivi de quelques ados : Ceux qui se dédieront au bois…Ceux qui préfèreront le lait…
Le plancher des vaches est un portrait franc, simple et honnête….
si l’on fait abstraction complète de l’aspect hivernal québécois.
Le nouveau documentaire n’est jamais vraiment captivant comme peuvent l’être ceux de Nicolas Philibert (La maison de la radio, Être et avoir) mais l’ensemble reste suffisamment attachant pour y passer un bon moment. A aucun moment le film se veut didactique ce qui l’aurait sans doute rendu plus complexe et donc à destination d’un usage plus adulte. Mais c’est aussi un souhait de la distributrice qui avait à cœur d’envoyer le film en région directement dans les écoles…
En fait les coréalisateurs préfèrent laisser la place à leurs personnages, à quelques rares images de transition ainsi qu’une superbe musique d’introduction et de conclusion du groupe Canailles.
Certes, les relations entre jeunes auraient sans doute pu être plus exploitées tout comme sans doute les cours avec les professeurs….Barbeau-Lavalette, qui semble fascinée par ses jeunes les préfère en relation avec la terre ou les animaux…. Après tout, l’enjeu n’était pas de copier Abdelatif Kechich !
S’il dispose de sa couleur propre, le plancher des vaches serait d’ailleurs plus à rapprocher d’En attendant le printemps de Marie-Geneviève Chabot qui se consacrait complètement à l’hiver …
Comme un portrait du monde rural québécois….