Mad Max Fury Road

Quelques jours après sa sortie en salle, cinémaniak revient sur le phénomène et le coup de poing brutal que représente Fury Road.♥♥♥♥♥

Sans revenir sur la genèse du projet et autre résumé (c.f notre dossier spécial Mad Max) quel constat et avis peut-on faire du nouveau film de George Miller ?

Il est assez difficile de poser des mots sur son ressentit après le visionnage de Fury Road. La générosité et la maitrise qui émanent de l’œuvre semblent tellement se raréfier aujourd’hui parmi les blockbusters hollywoodiens. L’idée même de voir ce nouveau Mad Max comme un idéal cinématographique peut paraitre farfelue. Pas tant que ça.

Le constat est simple, Fury Road est un spectacle total. Autant dans sa forme que dans son fond. Total, dans son intention et son exécution.

Le film débute sur les mots de Max résumant le monde dans lequel il évolue. En à peu près cinq minutes, Miller nous décrit la cosmogonie de son monde, avec ses règles et ses personnages principaux. Il démontre une nouvelle fois combien l’écriture est quelque chose qu’il maitrise et ancre son œuvre dans les thématiques universelles qui lui sont chères. Notamment son questionnement sur la nature et la place de ses héros au sein de leur propre univers. Thème qui transcende l’ensemble de sa filmographie. L’intelligence de son écriture se démontre également quand il fait évoluer la relation entre Max et Furiosa sans utiliser une seule ligne de dialogue. L’histoire est donc écrite de manière très habile, elle nous captive de bout en bout sans aucun temps mort durant ces deux heures de courses poursuites haletantes. Miller inscrit son film dans la continuité de la mythologie qu’il a initiée plus de trente ans auparavant.

Visuellement, le film est un véritable coup de poing. En se basant sur les promesses qu’alimentaient les bandes-annonces, on peut dire qu’elles sont toutes largement tenues. Chaque plan, chaque séquence fait foi d’un véritable soin et d’un travail acharné dans la composition, le minutage et le montage. Le film ne nous noie pas dans un flot d’images virtuelles pour le simple plaisir d’en mettre. En ça, le générique de fin est peut-être ce qu’il y a de plus beau : rarement aujourd’hui on peut voir une utilisation aussi importante d’effets visuels et de cascades « on set » sur le plateau tournage par rapport aux effets visuels virtuels « CGI ». Miller a donc également mis un point d’honneur pour pousser au maximum le réalisme de son œuvre. Le spectateur assiste donc à un véritable ballet mécanique dans lequel collisions, explosions, chutes et renversements automobiles n’ont rien de virtuel.

La rythmique du montage associé à l’écriture est captivante. Nous assistons, ébahis, et participons à cette course poursuite furieuse et intense de deux heures. En effet, La compréhension de l’espace est constante, on sait toujours où on est, on garde toujours nos repères. Ce qui rend l’expérience plus immersive que jamais et ce, même sans visionnage 3D.

Le casting n’est pas en reste. Tom Hardy nous offre une interprétation remarquable, notamment dans ses échanges avec Charlize Theron. Cette dernière nous dépeint une Furiosa des plus charismatique et impressionnante. Hugh Keays-Byrne nous offre, une fois de plus, un méchant haut en couleur, à l’imagerie terrifiante et à la voix somptueuse.

Tout cela fait de Mad Max : Fury Road, une œuvre totale. L’œuvre la plus aboutie de George Miller dans sa forme et dans son fond. Un spectacle fou et salvateur à l’heure de la triste uniformisation des blockbusters. Là dessus, le succès public et critique de Fury Road nous rassure : il y a encore des faiseurs d’images dans cette vague actuelle de faiseurs de marques. Miller rappelle donc à tous, ce que c’est que du faire du bon cinéma d’action, et renvoie au bac à sable toutes les « Marveleries » actuelles.

All Hail to George !

Auteur: Johann Bel

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