Un polar sur fond d’Amérique profonde : Une bien belle réussite ! ♥♥♥½
Chris, 22 ans, minable dealer de son état, doit trouver 6 000 dollars ou on ne donnera pas cher de sa peau. Une lueur d’espoir germe dans son esprit lorsque se présente à lui une arnaque à l’assurance vie. Celle que sa crapule de mère a contractée pour 50 000 dollars. Mais qui va se charger du boulot ? Killer Joe est appelé à la rescousse. Flic le jour, tueur à gages la nuit, il pourrait être la solution au problème. Seul hic : il se fait payer d’avance, ce qui n’est clairement pas une option pour Chris qui n’a pas un sou en poche. Chris tente de négocier mais Killer Joe refuse d’aller plus loin. Il a des principes…Jusqu’à ce qu’il rencontre Dottie, la charmante sœur de Chris. Alors Killer Joe veut bien qu’on le paye sur le fric de l’assurance si on le laisse jouer avec Dottie.
William Friedkin, papa de l’exorciste, prouve qu’à 77 ans, on peut toujours réaliser des films avec la même fougue que les jeunots ! Mieux, son « Killer Joe » restera véritablement comme l’un des « bons coups » de 2012. Car en effet, au-delà de l’histoire plutôt classique, la mise en scène et l’univers de son dernier né valent sans aucun doute le détour.
Les acteurs font tous admirablement le boulot : Emile Hirsch (qui se détache enfin de son parrain Sean Penn), Gina Gershon qui s’avère franchement excellente et Matthew McConaughey, qu’on aura vu partout en 2012, s’en donne à cœur joie pour immortaliser un flic ripoux…
Le film peint le portrait d’une famille de minables dont même le chef de famille manque incroyablement de testostérone ! Forcement, lorsqu’un mec du calibre de Joe débarque dans la roulote, chacun fait dans son froc !
Si cela ne s’avérera ni le cas de Dottie, ni du spectateur, la scène finale, à la fois attendue et imprévisible apporte son lot de surprise et amène le film dans un niveau de qualité rare ; Gershon & McConaughey se livrant un face à face des plus captivants.
