Qu’il est difficile écrire sur le dernier film de Spike Jonze, Her, tant la plume utilisée pour évoquer le film ne sera jamais à hauteur de la poésie qui émane du film. Vous aviez été subjugué par Being John Malkovitch ? Her vous laissera rêveur, troublé, mélancolique…♥♥♥♥
Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l’acquisition d’un programme informatique ultramoderne, capable de s’adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de ‘Samantha’, une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux…
Après le relatif échec de Where The Wild Things Are (censé être un blockbuster et qui a finalement fait plouf), Her sort en cette fin 2013 dans un circuit complètement restreint en Amérique du Nord. Humblement introduit dans quelques salles aux États-Unis suffisamment à temps pour concourir dans la saison des prix, le long métrage de Spike Jonze qui concourra début mars aux oscars est pourtant (en l’absence de sélection pour le Cohen) le plus joli des films sélectionnés.
Comme toujours le scénario mêle malice, inventivité et surprise… et comme toujours chez le réalisateur américain, il réussit à faire paraitre plausible une histoire complètement abracadabrantesque ! Dans ce futur proche aux allures mi- taiwanaises mi tokyoïtes (on se prend à rêver de Lost In Translaction), Joaquin Phoenix tombe amoureux d’un ordinateur à la douce voix de Scarlett Johnson et cela nous parait complètement normal. La belle, sortie de la vulgarité de son rôle dans Don John est réduite ici uniquement à sa voix…mais c’est bien suffisant !
Joaquin Phoenix tient sur ses épaules l’entièreté du film (et ce malgré les présences au générique d’Amy Adams) et le spectateur est alors plongé dans deux (longues) heures de poésie, de sensibilité et de mélancolie des amours passés…
Le réalisateur réussit à réunir science-fiction et ultra-émotivité comme jamais. Certes il n’y a pas de vaisseaux spatiaux ni même de grosses courses-poursuites mais il convient de retenir que sa direction d’acteurs associée à la direction photo incroyable de Hoyte Van Hoytema en font une œuvre d’art à proprement parler.
A voir absolument !