Quand Rafaël Ouellet traite de l’infidélité de couple sur fond de Montréal enneigé… Gurov et Anna ♥♥♥♥
Ben est un écrivain devenu enseignant, faute de mieux. Au cours de ses années d’enseignement, il a développé un intérêt presque obsessif pour « La dame au petit chien » de Tchekhov, une courte nouvelle qui raconte une liaison extraconjugale devenant un amour authentique. Alors qu’il vit une période trouble avec sa femme, Audrey, la mère de ses deux petites filles, sa rencontre avec Mercedes, une jeune étudiante francophone, le fait basculer dans une relation passionnée…
Comment trouver les mots pour évoquer convenablement la beauté qui se dégage du dernier film de Rafaël Ouellet, Gurov et Anna ? Certain étaient sortis d’In The Mood For Love en ayant perçu un poème; il en va de même pour le dernier né du papa de Derrière moi.
D’un scénario adapté d’un mémoire de maîtrise de Céleste Parr, le réalisateur s’empare avec confiance et précision. En effet, aucun plan ne semble n’avoir pas été étudié avec le directeur photo; La beauté du cadre, le positionnement des acteurs, la colorisation de l’image. Tout est parfait et vraiment complémentaire avec la musique magnifique de cette histoire troublante. Pour immortaliser ses deux amants nordiques (avouons par-là que la neige montréalaise fait un bel écho à la littérature russe évoquée tout au long du film), l’indispensable Sophie Desmarais et l’énigmatique Andreas Apergis. Au mystère du personnage féminin s’ajoute la pudeur anglo-saxonne et ouvre un certain nombre de portes que seul le spectateur pourra s’approprier.
Le seul bémol sera à porter au scénario qui, finalement, suit des traces plutôt balisées et flotte plutôt dans sa deuxième partie. En outre les références quasi-omniprésentes à l’œuvre de Chekhov finissent quelque-peu à lasser voir sans doute à ne pas toucher pour certain spectateurs…
Mais c’est bien peu face à tant de beauté.
Gurov et Anna est un film glacial, littéraire et extrêmement stylisé
Gurov et Anna – Bande annonce from Filmoption International on Vimeo.
