Trois ans après Monsieur Lazhar, Philippe Falardeau revient avec une production américaine au développement classique ♥♥♥
Soudan, 1993. Fuyant la guerre civile qui a tué leurs parents, Mamere, Jeremiah, Paul et leur sœur Abital prennent la fuite. Au bout d’un périlleux périple de plusieurs mois, ils arrivent enfin dans un camp de réfugiés, situé à la frontière du Kenya. Beaucoup de leurs compatriotes n’ont pas eu cette chance. Une dizaine d’année plus tard, frères et sœur reçoivent leur visa pour les États-Unis, où ils pourront commencer une nouvelle vie…
Inspiré d’une histoire vraie, The Good Lie a pour toile de fond une histoire extrêmement délicate…(écrite par Margaret Nagle).Pour son premier long métrage tourné en langue anglaise, et à l’instar de ses homologues Villeneuve et Vallée, Philippe Falardeau saute dans le grand bain américain…et le moins que l’on puisse dire, c’est que son issue s’en ressent fortement !
Certes son film est une belle réussite et il ravira le grand public sans aucun problème…mais les dernières vingt minutes tire-larme sont plutôt surprenantes d’un auteur comme Falardeau. Ces mêmes passages expliquant par ailleurs le titre du film, il est curieux que la direction aient été aussi grossière…en tout cas simpliste dans son dénouement.
Jusque là pourtant tout aillait bien. Un développement alternant habillement entre narration et humour, des personnages attachants (avec une belle part réservée à Reese Witherspoon) et un scénario certes simple et linéaire, mais qui fonctionnait à merveille.
Alors pourquoi ? Pourquoi avoir laissé la production mettre une telle main sur la dimension artistique du film ? Falardeau qui sait parfaitement doser le subtile et les non-dit sait aussi parfaitement ouvrir son histoire afin que les spectateurs puissent eux même se former leur propre réflexion; Avec The Good Lie, qui a pourtant obtenu le prix du jury à Deauville en septembre dernier, le réalisateur québecois a accepté, sans doute à son détriment, que le spectateur soit pris par la main.
Pourtant le réalisateur jure avoir pu faire face aux six producteurs et huit producteurs délégués quant à ses choix de réalisation et sans doute de montage: « alors que d’autres auraient voulu que l’épisode africain se résume à 10 minutes, il (Ron Howard) insistait pour que je le garde dans son intégralité (35 minutes) »… Fort heureusement ! Mais beaucoup plus de subtilité aurait grandement aidé le film dans sa dernière demi-heure.
Dommage