Les relations extra-conjugales semblent être un sujet populaire dans le cinéma québécois ces dernières années. Après Horloge biologique, Les 3 p’tits cochons et Le mirage, c’est au tour du film La chasse au collet de Steve Kerr d’aborder ce sujet chaud, cette fois-ci en explorant les dimensions de l’internet et de la business. Malgré cette nouvelle approche, le film de Kerr reste une œuvre mineure dans la filmographie québécoise.♥♥1/2
La chasse au collet raconte l’histoire d’Éric, interprété par Paul Doucet, le dirigeant d’une boîte de développement web qui décide de lancer un site internet visant à faciliter les relations extra-conjugales. En parallèle à son histoire, on suit également Élyse, interprétée par Julianne Côté, une jeune femme tourmentée par un traumatisme d’enfance qui l’empêche de se laisser aller aux relations intimes. Dégoutée par la promotion de l’infidélité au cœur des affaires d’Éric, elle cherche à punir ses utilisateurs.
La grande force du film se trouve dans le suspense que le scénario arrive à créer. Steve Kerr réussit à ficeler une intrigue qui incite le spectateur à vouloir poursuivre l’écoute du film pour découvrir quelle en sera la conclusion. De cette manière, le film passe très vite et on ne s’ennuie pas. Malheureusement, la fin déçoit aussi beaucoup. Elle arrive trop rapidement, sans générer assez de tension. Bref, elle n’est pas à la hauteur du suspense que Kerr avait créé tout au long du film.
Le film souffre aussi d’un grand manque de subtilité. Il aurait été intéressant d’avoir plus de nuances, tant dans les personnages que dans l’enjeu du film. Les dialogues manquent souvent de naturel et sont livrés de façon peu convaincante par des acteurs qu’on a déjà vu franchement meilleurs. Il y a aussi plusieurs clichés, notamment dans les procédés pour révéler les conflits intérieurs du personnage de Paul Doucet. Steve Kerr nous offre ici la classique conversation avec un ami imaginaire et le rêve avec réveil en sursaut pour souligner l’anxiété du protagoniste.
Le film avait le potentiel de créer un débat moral sur le lien entre la business et la vie personnelle. L’enjeu, intéressant, aurait mérité d’être exploré avec plus de finesse. Mais au final, le film penche plus d’un côté pour devenir un peu moralisateur. Dommage, c’est une occasion ratée.
La chasse au collet est présenté le jeudi 13 octobre à la salle Jean-Claude Lauzon du Pavillon Judith-Jasmin à 17h00 dans le cadre du FNC. Il prend ensuite l’affiche partout le vendredi 21 octobre.