Il ne reste que deux jours de projections, déjà on commence à voir les titres qui pourraient ravir les différents prix, celui du publique entre autres. Aujourd’hui, un public conquis c’est empressé à la table de votation après la projection de Félix, Le roi du Jazz, film sud-africain qui personnellement m’a laissé un peu froid.
Cette 7e journée du Festival International du Film pour Enfant de Montréal à commencer d’une belle façon alors que Frans Weisz (le réalisateur du très beau Finn, Le Violoniste), nous entendais pour une entrevue qui à durer une bonne heure (le résumé de cette entrevue devrait être en ligne d’ici peu). Weisz, généreux de son temps, nous a accompagné à la projection de Les durs à cuire (♥♥♥) de Christian Lo.
Deuxième long-métrage de Christan Lo et également deuxième film à être présenté au FIFEM, son premier long métrage, Rafiki avait d’ailleurs remporter le prix Place aux Famille en 2010. Son nouveau film raconte l’histoire de Modulf, un jeune garçon qui se croit super-héro, non pas qu’il a des pouvoirs magiques, mais qui réussit à éviter que ses camarades de classe se fassent harceler, il prend les coups pour eux. Sa vie de martyr prend une tournure inespérée lorsqu’un militaire, père d’une fillette de son âge, aménage dans la maison d’à coté.
Si un thème rejoint la majorité des films présentés au cours du festival, le harcèlement arrive surement bon premier. Si souvent cela a été traité un peu en dilatante, comme dans le film de Weisz entre autres, ici il est le thème central, tous s’articulent autour de la relation de Modulf avec ces harceleurs et du deuil que vit Modulf suite au suicide de son père, survenant après des années à être le bouc émissaire de tous les groupes auquel il a appartenu. Si certains raccourcis narratifs et une finale précipitée et brodée de fil blanc viennent un peu amoindrir le propos, le film de Lo fonctionne à merveille, servi un duo de jeunes comédiens vraiment splendide.
Felix, Le Roi du Jazz (♥♥½). Roberta Durrant, productrice depuis une vingtaine d’année, signe ici son premier long-métrage. La mère de Félix est femme de ménage chez un professeur à la retraite. Celui-ci tire les ficelles pour que Félix soit admis dans une réputée école privée. Doué pour la musique par instinct, Félix n’a aucune idée que la musique se lit et s’écrit, cette lacune l’empêchera de joindre l’orchestre de l’école. Il demande l’aide des amis de son défunt père pour apprendre le solfège, se qui déplait grandement à sa mère.
Rien de neuf sous le soleil, on a vu des tonnes de ses histoires d’une mère qui refuse de voir son fils suivre les pas de son père, de ses histoires de garçons issu des familles modestes joindre, non-sans difficultés, le milieux des nantis. On la voit venir de loin cette finale où blanc et noir, riche et pauvre, mère et fils dansent ensemble dans la joie et l’allégresse. Heureusement la réalisatrice à assez de talent pour entrainer le spectateur dans son film rythmé d’aire enjouée.
Sur Le Chemin de l’école de Pascal Plisson. (♥). Vous voyez le titre, le film n’en dit pas plus, on suit des jeunes venant des quatre coins du monde entreprendre le chemin qui les mènera à leur école. Carte postale pittoresque et exotique qui n’a d’autre visé que de dire aux jeunes qui verront ce film dans une salle de cinéma, considérez vous chanceux de pouvoir aller à l’école facilement. Le message est daté, redondant et inutile.
Mais outre son obsolescence, le film pause une question éthique fort intéressant sur le documentaire: si le sujet filmé est en difficulté, le documentariste doit-il intervenir ou non. Dans une scène du film, trois frère se rendent à l’école ensemble et l’un d’eux est en chaise roulante, puis la chaise de se prend les roues dans la vase d’un étang, le documentariste les filme longuement sans intervenir, en résultera une crevaison et abimera la roue définitivement. Est-ce qu’une personne de l’équipe de production aurait dû intervenir? Ou pour le bien du documentaire qui veut filmer une réalité et que dans la réalité, les jeunes sont face à eux-même, l’équipe de production doit les laisser seul? Où est la limite? Présenté dans un festival de film pour enfants c’est un beau questionnement à avoir, beaucoup plus pertinent que la thématique centrale du film.