Un film-choral standard, mais efficace et attachant, Brasserie Romantiek, le premier long-métrage de Joël Vanhoebrouck, arrive au Québec avec deux ans de retard. ♥♥♥
Le film est sorti en Belgique en décembre 2012 et à vrai dire, personne ne l’attendait d’un pied ferme de ce côté de l’Atlantique. Pourtant, le film n’est pas si inintéressant, il ne sort guère de stéréotypes du genre, mais dans l’ensemble, il reste quelques choses de bien construit et bien filmé, une sitcom version cinéma.
Pascaline et son frère Angelo ont repris le bistro familial, Angelo à la cuisine, Pascaline dans la salle à manger, ils s’apprêtent à recevoir leur clientèle pour le souper de la St-Valentin. Arrive les différents couples, chacun à une leur histoire à vivre: un vieux couple est sur le bord du divorce, un autre est qui en est à sa une première rencontre, une femme seule joue à la «roulette russe» version chocolat-empoisonné pour en finir après une rupture difficile et au milieu d’eux, il y a Frank, un ancien amoureux de Pascaline qui vient le reconquérir, ce qui est long de plaire à Angelo qui a peur de voir sa partenaire d’affaire partir.
Chacun vit son petit drame à sa table et la caméra de Vanhoebrouck, passe d’une à l’autre sans ordre précis. Il y a quelques choses de très capsulaire, proche du sitcom, il filme les situations comme tel, sans aller trop loin dans la psychologie des personnages. Mais n’est pas Robert Atlman qui veut, les scénaristes, Jean-Claude Van Rijckeghem et Pat van Beirs, que nous avions découvert avec le merveilleux Moscow, Belgium, n’évitent pas les clichés du genre, le couple sur le bord du divorce est un chef-d’œuvre de stéréotypes. Mais par moment, ils ont le talent de surprendre le spectateur: les séquences avec Walter et Sylvia sont les moments forts du film. Par le thème et sa structure narrative, Brasserie Romantiek serait le cousin version huit-clos de Valentine’s Day de Gary Marshall.
Joël Vanhoebrouck qui signe ici son premier long métrage après une dizaine année de réalisation télévisuelles tire le meilleur du scénario et par moment, sa caméra va chercher le meilleur de ses comédiens, une distribution de premier ordre menée par Barbara Sarafian que l’on avait vu dans Moscow, Belgium, Bullhead et 8½ Women de Greenaway, ainsi que Mathijs Scheepers et Tine Embrechts qui interprètent à merveille le couple Walter et Sylvia.