La souffrance à voir en premier plan…tel une docu-fiction… ♥♥½
Murielle et Mounir s’aiment passionnément. Depuis son enfance, le jeune homme vit chez le Docteur Pinget, qui lui assure une vie matérielle aisée. Quand Mounir et Murielle décident de se marier et d’avoir des enfants, la dépendance du couple envers le médecin devient excessive. Murielle se retrouve alors enfermée dans un climat affectif irrespirable, ce qui mène insidieusement la famille vers une issue tragique.
Après son excellent bouche-à oreille cannois, force est de constater que l’attente était importante concernant ce film inspiré d’un fait divers.
D’excellents comédiens (dont une Emilie Dequennes justement récompensée pour son jeu), une thématique forte…Bref, un chef d’œuvre nous attendait !
Malheureusement, à l’issue de ce long métrage, le questionnement perdure…
Le film est correctement monté, les comédiens font le boulot, le sujet est traité de manière sobre…
Pourtant on en ressort avec une impression de « tout ça pour ça ! »
A l’issue de la projection de deux heures, rien ne fut apporté de plus qu’il n’était déjà écrit sur le papier. Le film est lent, long et ne tombe jamais dans le pathos.
L’empathie nécessaire vis-à-vis du personnage est bien réelle…mais trop de subtilité dans le scénario et dans le jeu des acteurs viennent gâcher la compassion…
Contrairement à un Stephane Brizé, Joachim Lafosse traite son sujet tel un documentariste…Il reste trop généralement dans le vraisemblable sans jamais en dépasser les limites.
Une Maïwenn aurait plombé l’ambiance à son paroxysme, Un Brizé aurait joué sur les silences insupportables…
Malheureusement Lafosse s’en tient à une réalisation finalement neutre.
Un grand dommage !