Fantastique mise-en-scène pour le deuxième film de Damien Chazelle ♥♥♥♥
Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence…
Whiplash est-ce une histoire d’amour ? D’un passionné envers son instrument ? Non, en fait c’est bien plus que ça ! C’est une quête de l’absolu, une recherche de la perfection… comme beaucoup ont déjà vécu dans leur vie…. Si pour certain, le fait d’arriver en haut de l’échelle, dans un sport, en musique ou dans quelque domaine que ce soit est un but…Alors ce n’est qu’un euphémisme face à ce que Andrew recherche. Lui veut devenir le plus grand certes, mais il est prêt à tout pour cela…
Les références au dépassement en termes de personnage de cinéma sont nombreuses. Celle qui vient à l’esprit de la manière la plus évidente est le personnage de David Helfgott dans Shine. « Joue comme si demain n’existait pas »…Certes Andrew n’en est pas là, mais il campe un personnage avalé complètement par sa passion, par sa dévotion.
Et Whiplash montre cela…L’arrivée d’un nouveau venu dans une classe de maître avec un chef d’orchestre tyrannique et sans arrêt en train de tester ses troupes.
Si le second film de Damien Chazelle fonctionne c’est surtout par sa mise en scène qui complète idéalement sa photo. Même si le long métrage suit des cadres déjà très dessinés au niveau scénaristique, Chazelle joue la différence avec une mise en scène et un montage des répétitions musicales toujours sublimes et qu’on a peu l’habitude de voir sur grand écran (il faut dire que Chazelle maîtrise aussi son montage)
Pour incarner les personnages principaux de Whiplash, J.K. Simons, impérial en chef/professeur à la figure autoritaire et épouvantable ainsi que le jeune Miles Teller, révélation de The Spectacular Now et qui est batteur depuis ses quinze ans. Si le jeune acteur a dû suivre des cours à raison de quatre heures par jour, trois fois par semaine pour être crédible, la petite histoire veut qu’il ait été doublé pour 30% des prestations du film…
Entre eux deux, un véritable affrontement, un duel proche du combat sportif…et qui ne laissera aucun indemne….
Whiplash a été présenté à la quinzaine des réalisateurs ce printemps à Cannes; il a reçu le grand prix et le prix du public à Deauville et à Sundance et aujourd’hui, il semble même en bonne position pour les oscars… C’est dire que cette remise des prix s’intéresserait peut-être finalement aux grands films … même lorsqu’ils sont présentés près de un an plus tôt dans des festivals….