Très beau drame psychologique allemand  ♥♥♥♥

Deux frères, Marten (Martin Schleiß) et Volker (Daniel Michel), se retrouvent après plusieurs années dans la maison désormais vide de leurs parents sur la côte. Marten, l’aîné, voudrait tirer leur mère de la prison où elle se trouve depuis la mort du père, violent, mais Volker ne pardonne pas à son frère ni à sa mère le fait qu’ils n’aient pas su le protéger des abus du chef de famille.  

Deuxième volet de la trilogie de Florian Eichinger sur la violence domestique, Nordstrand place l’intrigue sur une plage de la mer du Nord, sur les relations entre deux frères, quasiment seuls personnages à l’écran. Ceux-ci sont bien fouillés et approfondis : le grand frère (Marten) semble léger et amusant tandis que le plus jeune (Volker) est taciturne mais leur psychologie est nuancée par des touches successives nous en apprenant davantage sur leur passé et leurs préoccupations actuelles. Marten veut crever l’abcès de leurs rapports dysfonctionnels, alors que tous deux ont géré la violence du père de manière très différente et ont leurs propres urgences. Le film interroge très intelligemment la complexe relation violence/culpabilité, les réponses n’étant pas    données mais des éléments et des indices en sont simplement proposés. Le duo d’acteurs fonctionne très bien et permet à ce film de dépasser le simple témoignage sur la violence intra-familiale pour interroger la (re)construction psychologique de ses victimes et ce qui fait (ou défait) une famille.

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