Mother and the sea (A mãe e o mar)

C’est pas l’homme qui prend la mer … – ♥

La plage de Vila Chã (Portugal), était l’un des seuls endroits du monde où les femmes prenaient la mer. À la recherche de ce mythe perdu et oublié dans le pays des braves gens de mer, l’amour de la pêche et l’amour de la mer sont encore bien présents.

a_mae_e_o_mar_portraitLe réalisateur (Gonçalo Tocha), avec d’amples, lents et longs plans séquences, veut laisser au spectateur le temps de se plonger dans l’atmosphère si particulière de cette ville côtière portugaise. Mais le lieu et le thème ne font pas tout et sans maîtrise du sujet et avec une technique bafouillante, on reste à quai et c’est l’histoire qui prend l’eau …

Entre oeuvre contemplative et oeuvre désincarnée, la limite est souvent très ténue et vous n’apprendrez ici pas grand chose sur ces hommes et ces femmes, sur leur vie passée sur le lieu et son histoire. On regarde les scènes comme autant d’occasions manquées, avec les thèmes, les situations et les lieux qui défilent (les personnages, le rapport homme-femme, l’émancipation féminine, les conditions de travail, la vie de village, le patrimoine…), sans qu’aucun ne soit creusé. Le réalisateur assume le choix de montrer ses équipes de tournage, la construction de ses scènes et efface de ce fait tout le naturel et la spontanéité des personnages, qui ne réapparaissent que subrepticement, comme lorsque le regard d’un des vieillards s’illumine, quand il parle du temps où il partait en mer, pêcher. Le film aurait nécessité des choix scénaristiques, des coupes et un sérieux travail de montage. En cela, la dernière scène, où un vieux marin monologue sur la mer en fumant sa pipe, se veut être une déclaration d’amour sincère et sentimentale à la mère de tous les êtres vivants. Mais au final, on n’a rarement l’occasion d’entendre une poésie ratée d’une telle platitude au cinéma et on ne peut étouffer un rire nerveux et gêné.

Réalisateur : Gonçalo Tocha, image : Andre Guiomar & Gonçalo Tocha, montage : Gonçalo Tocha, Andre Guiomar & Rui Ribeiro, son : Joao Cruz & Pedro Ferraz, production : Dario Oliveira, pays : Portugal, durée : 91 min.

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