The art of disappearing (Szutka Znikania)

Histoire moderne et filtres culturels – ♥♥♥

Amon Fremon, un prêtre vaudou d’Haïti , découvre en 1980 la Pologne communiste, alors en plein bouleversement.

The_art_of_disappearing_portraitVéritablement inclassable, ce moyen-métrage nous propose à la fois un montage mêlant intelligemment images d’archives, témoignages, une expérience sensorielle ou la musique et l’image tantôt saccadée tantôt calme et posée déboussole le spectateur, comme son personnage principal. Amon Fremon, prêtre vaudou haïtien, est allé en Pologne en 1980 et y a cherché avec ténacité et ferveur les points communs entre Haïti et Pologne. Faux ingénu ou vrai candide, il pose sur une Pologne en plein bouleversement socio-politique un regard étonné, amusé et critique. Esthétiquement bouleversant, le film propose une oeuvre artistique très aboutie mais au-delà, il titille la curiosité et l’intelligence du spectateur sur notre perception de notre environnement : sommes-nous guidés par des filtres culturels déformant la réalité ? Quelle est différence y’a-t-il entre les danses rituelles et les tributs d’une cérémonie vaudou et ceux d’une célébration officielle en grande pompe du solstice d »été ou de la fête des récoltes ? Le regard poétique et curieux du personnage donne des ressorts comiques très bienvenus au film, notamment lorsqu’il aborde sans le dire l’opposition au régime de la république populaire de Pologne et la création de Solidarność.

Réalisateurs : Bartek Konopka & Piotr Rosolowski, image : Piotr Rosolowski, montage : Andrzej Dabrowski, son : Franciszek Kozlowski, production : Pawel Potoroczyn, Anna Wydra & Marta Golba, pays : Pologne, durée : 51 min.

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