«Je pense qu’avec ce projet, Arthur ne se rendait pas tout à fait compte qu’il allait me donner le coup de pouce final qui me ferait entrer dans la catégorie des grands. C’est pourtant ce qui se produisit»C’est ainsi que Vincente Minnelli résume dans son autobiographie l’abord du film dans sa carrière. De plus, il marque également sa rencontre avec Judy Garland qui deviendra quelques années plus tard sa femme.
En 1903, la famille Smith vit une existence paisible. Ils attendent avec excitation l’exposition universelle qui doit se tenir dans le ville, St-Louis, l’année suivante. Rose Smith, l’ainée des filles attend presque désespéramment une demande en mariage, Esther Smith, sa cadet, est tombé sous le charme du «boy next door», Agnes Smith, la troisième, un peu plus en retrait au profit de l’exubérante Tootie Smith, la benjamine de la famille.
Leur existence sera bouleversé lorsque Alonzo Smith, leur père, accepte un emploi qui forcera la famille à quitter St-Louis pour aller vivre à New York.
Immense classique de la comédie musicale américaine, qui ne repose sur aucune intrigue. On est dans la chronique du simple quotidien, tout est dans le pictural, dans la recherche d’une certaine nostalgie, on fait des bonhommes de neiges, on prépare les confitures, on fête Halloween. Le film est fait en 1944, l’Amérique est en guerre, elle a besoin du histoire qui lui rappelle ses jours paisible d’antan. Il faut prendre le film quand un regard presque photographique de la vie une famille au tournant du siècle. C’est d’ailleurs une image fixe qui marque le changement des saisons, toujours le même cadrage de la maison des Smith auquel la saison présentée changera le décor ambiant.
C’est le premier film couleur de Minnelli, c’est un film qu’y n’aurait pas pu exister en noir et blanc. Chacune des saisons présentées fait ressortir une palette de couleur assez distinct, le travail de George J. Folsey est formidable, il fut d’ailleurs nominé au oscar de la catégorie de la meilleure direction photo. (Folsey fut nominé 13 fois dans cette catégorie, mais jamais il ne remporta la précieuse statuette).
Les chansons, pour la plupart écrite par Hugh Martin et Ralph Blane, donnent à Judy Garland certains de ces plus beaux numéros musicaux en carrière, elle les reprendra régulièrement sur scène. The Boys next door et Have Yourself a Merry Little Christmas deviendront des standards de la chanson américaine, repris par d’innombrables artistes. C’est d’ailleurs par cette dernière que le film est devenu un classique de la période des fêtes. Le film couvre quatre saisons, mais c’est durant la nuit de Noël, après que Esther Smith (Judy) ait chanté Have Yourself à Tootie, que le père prend conscient de l’importance qu’à St-Louis dans la vie de ses filles.