Un joli comte manquant toutefois de profondeur ♥♥♥
L’HISTOIRE : Dans un petit village, quelque part entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, la tradition impose aux femmes d’aller chercher l’eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb. Leïla, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l’amour : plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village
Fort attendu en 2011 était le retour de Radu Mihaileanu, réalisateur français d’origine roumaine. Avec « La source des femmes », il place de nouveau son sujet au-delà des frontières de l’Europe avec comme enjeu cette fois-ci le féminisme au niveau du Maghreb.
Utilisant deux des plus prometteuses actrices françaises (césarisées toutes les deux), le réalisateur semblait souhaiter constituer son atout charme avec Leïla Bekhti (comme il avait donné son rôle à Mélanie Laurent dans « Le Concert »); Cette fois-ci, force est de constater que la belle Leïla déçoit légèrement, constamment dans le regard de la biche fataliste…On avait été habitué à beaucoup mieux la concernant.
Sa comparse, Hafsia Herzi, voit pour sa part un rôle à contre-emploi qui lui va plutôt bien (après l’Apollonide) : Jouer la naïve vierge lui va comme un gant. Malheureusement l’ensemble du film reposant sur Bekhti, son personnage n’en demeurera que secondaire.
En dehors du casting (de rêve il faudra l’avouer), Radu traite comme souvent avec légèreté et complaisance son sujet.
Sans jamais tenter de replacer le contexte historique ou politique, ni vraiment égratigner la société patriarcale musulmane, il ne prend pas de réel risque….se bornant à un portrait social…
Comme souvent, Radu traite avec trop de complaisance son sujet…l’important étant de ne pas choquer, déranger ou procurer de vives émotions.
Le tout est enrobé dans du très beau papier cadeau sans tomber dans le pathos ni non plus dans le choquant….ce qui ne procure au final que peu d’émotion et laisse le spectateur en dehors.
C’est finalement avec un sujet plutôt naïf et un scénario assez mince que le réalisateur traite son sujet…Contrairement à une « Une séparation », le sujet ne captive jamais vraiment.
C’est, comme pour le « concert », le léger reproche que nous pourrions apporter à cette œuvre somme toute de très bonne qualité