Bien connu des amateurs de cinéma d’horreur grâce à des perles telles que House of the Devil et The Sacrament, Ti West se tourne cette fois vers le western avec son nouveau film: In a Valley of Violence. Film de vengeance fortement influencé par l’âge d’or du western italien, la dernière réalisation du cinéaste américain suit un ancien soldat interprété par Ethan Hawke qui se retrouve entrainé dans un tourbillon infernal de violence. ♥½
Ancien espoir du cinéma d’horreur américain, Ti West a su film après film gagner une vraie respectabilité au sein des réalisateurs de genre. Son œuvre, toujours sous influence, propose néanmoins une vision neuve et fraiche des différents sous-genres horrifiques. De son film de secte satanique House of the Devil à sa relecture de Shining The Innkeepers, Ti West nous avait également offert en 2014 l’un des meilleurs found-footage de ces dernières années avec The Sacrament. Désirant explorer de nouveaux territoires filmiques, le metteur en scène propose avec In a Valley of Violence sa propre conception de l’un des genres les plus emblématiques du cinéma américain: le western. Malheureusement, le film pêche cette fois-ci à se débarrasser de ses prestigieuses influences: Sergio Leone en tête. Peu aidé par une direction artistique désastreuse dû à son budget minime et par son scénario vu et revu, le film de Ti West souffre grandement de son manque d’ambitions visuelles et scénaristiques.
In a Valley of Violence: Il était une fois Ti West
Pourtant porté par un casting impeccable: Ethan Hawke, John Travolta, Karen Gillan et la jeune Taissa Farmiga, le réalisateur Ti West ne parvient toutefois pas à faire exister ses différents personnages au sein de ce récit balisé. La direction d’acteurs est hasardeuse et les différents protagonistes sombrent bien souvent dans la caricature la plus embarrassante. La faute à un trop grand nombre de personnages-fonctions qui ne semblent qu’être les pâles copies des protagonistes des chefs-d’oeuvre de Sergio Leone et Sergio Corbucci. In a Valley of Violence ne semble pas avoir été pensé pour surprendre mais pour caresser dans le sens du poil tous les amateurs de western italiens. Là où Tarantino teinte son récit d’horreur et nous propose sa propre vision du western en l’inscrivant dans le cadre d’un lieu unique avec le génial Hateful Eight, le film de Ti West reste en permanence fébrile et écrasé par ses influences.
In a Valley of Violence peine donc à convaincre malgré certaines intentions louables. On en attendait davantage de cet auteur intéressant et de sa première incursion hors du genre horrifique.