Fading Gigolo

Un retour nostalgique irrésistible dans la carrière de John Turturro et Woody Allen.♥♥♥½

John Turturro n’est pas à proprement parler un réalisateur de renom. Acteur d’immense talent avant tout, il s’est essayé à la réalisation entre deux projets avec des résultats souvent mitigés. À défaut d’avoir une signature claire, il a le mérite de prendre le meilleur de ses fidèles acolytes et d’en transposer les meilleurs éléments dans son cinéma. Son dernier film, Fading Gigolo, ne fait pas exception.

Dans celui-ci, il interprète Fioravante un fleuriste d’âge mûr qui accepte de participer à un ménage à trois en voulant aider un ami septuagénaire criblé de dettes (Woody Allen). Prenant gout à leurs rôles respectifs, s’en suivra une série de péripéties loufoques dans l’univers du proxénétisme amateur new-yorkais.

Fading-Gigolo

Turturro a écrit un rôle sur mesure pour le Woody Allen des beaux jours, qu’il nous fait plaisir de revoir à l’écran puisque, mis à part un court aparté dans l’autrement peu mémorable To Rome with Love, il y avait longtemps que l’on avait vu Woody Allen à l’écran avec autant de plaisir. En plus du personnage lui-même, Turturro ne s’est pas gêné pour emprunter l’humour rapide et absurde des films de Woody Allen, en plus de l’ambiance sonore jazzée et surtout, son personnage lui-même. Fioravante est en effet une sorte d’alter ego au Woody Allen des belles années; taciturne plutôt que verbomoteur, il incarne toutefois le typique personnage allenien; pas particulièrement beau ou séducteur, mais devant lequel toutes les femmes tombent en pâmoison. Le cadre du récit, New York de Brooklyn à Manhattan, est on ne peut plus à propos pour traduire l’univers des deux protagonistes à l’écran.

Deux grands collaborateurs de John Turturro, Spike Lee et les frères Coen, transpirent également beaucoup de cette dernière œuvre. Le premier pour l’authenticité des rapports interethniques et les seconds pour l’attention accordée aux personnages secondaires et l’écriture absurde. Au niveau de la caméra cependant, la signature de Turturro est somme toute plutôt mince. Le film se concentre sur les rapports sociaux, l’humour, et la présence du Woody Allen de ses belles années. Moins un manque d’ambition que simplement un désir d’avoir du plaisir et de le transmettre à l’écran, il pourra s’agir d’un melting-pot plus ou moins pertinent et maladroitement agencé des divers artistes qui ont parsemé la carrière de Turturro pour les uns ou d’un plongeon nostalgique savoureux dans la carrière des deux hommes pour les autres. Dans les deux cas cependant, difficile de ne pas avoir un sourire accroché au visage durant toute la projection.

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