Adaptation libre d’une nouvelle de Stefan Zweig, le premier film du brésilien Bernard Attal, A Coleção Invísivel (La Collection Invisible), est un film touchant et réflexif sur l’héritage et le lègue. [icon name= »icon-heart »][icon name= »icon-heart »][icon name= »icon-heart »] ½
Beto est propriétaire un compagnie de musique. Un mortel accident coûte la vie à cinq de ses amis et employés. En deuil, il retourne chez sa mère et se rend compte que la boutique d’antiquité familiale connait des heures peu glorieuses. Prenant connaissance de l’historique des ventes de la compagnie, Beto retrouve la trace d’un vieux collectionneur à qui son père a vendu de précieuse gravure, des gravures qui aujourd’hui valent une fortune. Si Beto réussissait à mettre la main sur ces œuvres, il pourrait les revendre immédiatement à des collectionneurs Allemands et remettre le commerce familiale à flot.
Le film n’évite pas les erreurs caractéristiques d’un premier film, mais cela ne gâche en rien notre plaisir. Le film contient suffisamment de moment fort pour tenir la route. En particulier, toute l’avant-dernière scène, le moment durant lequel nous découvrons en même temps que Beto les fameuses gravures. Celles-ci sont décrites par le collectionneur devenu âgé et aveugle. En une scène, Attal rachète toutes les raccourcis narratifs qu’il a malheureusement utilisés. Il y a une délicatesse dans la façon dont il filme les mains du vieillard qui parcours le papier. Ce n’est pas banal le choix de concentrer la quête sur une histoire de gravure reproduite sur papier, puisque la gravure, contrairement la peinture, ne laisse aucune trace tactile, la collection devient pour l’aveugle complètement invisible. Il a beau cherché des doigts les signes d’une présence quelconque sur le papier, le tout en vain. L’homme qui a passé sa vie et privé sa famille pour le bien-être de sa précieuse collection, se retrouve, devenu âgé, devant rien, il a perdu ce qui lui était le plus cher, mais par le fait même retrouve l’essentiel. La joie d’un dîner entre amis et famille devient plus précieux que des «bouts de papier».