Alan Turing: l’énigme – ♥♥♥
1940 : Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable.
Après Stephen Hawking dans Une merveilleuse histoire du temps, c’est au tour d’Alan Turing de faire l’objet d’un biopic, centré quant à lui sur la seconde guerre mondiale, qu’il passera auprès du MI6. Logisticien mathématique fondateur de la science informatique, son décryptage de la machine de codage nazie Enigma aura permis, selon plusieurs historiens, de raccourcir la capacité de résistance du régime nazi de deux ans. En adaptant le livre d’Andrew Hodges, Alan Turing: The Enigma, Morten Tyldum permet aussi un éclairage nouveau sur les dessous plus ou moins reluisants du deuxième conflit mondial.
L’intérêt majeur du film réside en la véritable performance que livre Benedict Cumberbatch, bluffant en génie asocial. Ce rôle fait immédiatement penser au caractère du personnage que l’acteur endosse, dans la série britannique Sherlock. Le film appuie aussi sur les persécutions qu’il a subi dans les années 1950, pour son homosexualité, et qui mèneront à son suicide en 1954. Keira Knightley, Matthew Goode, Mark Strong et Charles Dance complètent efficacement la distribution et modulent l’œuvre d’instants dramatiques comme de bulles d’humour bienvenues et donnent à l’ensemble une cohérence et une crédibilité. Quelques longueurs et le rythme du film, tel une course contre la montre dans ses deux premiers tiers puis une ellipse maladroite jusqu’aux années 1950 limitent quelques peu toutes les qualités qu’on peut néanmoins lui accorder. Encore une fois, la musique d’Alexandre Desplat accompagne parfaitement le film et on peut gager qu’elle permette au compositeur d’accrocher de nouveaux prix à son impressionnant palmarès. À relever de même, la belle photographie d’Oscar Faura.