Hail Caesar ! est un Coen multiple à peine sauvé du naufrage par un casting cinq étoiles ♥♥½
Hail Caesar ! est un Coen attendu. De par sa distribution surtout, mais également de par sa narration qui emporte le spectateur dans les méandres des studios de l’âge d’or Hollywoodien (depuis The Artist, qu’est-ce qu’on aime en reparler de celui-là).
Voici donc les célèbres frères passer du gris New Yorkais des 60’s (Inside LLewyn Davis) au coloré Hollywood des années 50: Eddie Mannix est un « fixer », un homme engagé par les studios hollywoodiens dans les années 50 pour régler les problèmes des stars qu’il s’agisse d’une comédienne ayant besoin de redorer son image…ou du rapt d’un comédien vedette par des scénaristes frustrés de leur modique cachet…La dure vie de « fixer » !
Le sujet (à la fois un hommage au cinéma hollywoodien et une vive critique sans doute inspirée du mouvement des scénaristes d’il y a dix ans environ) est intéressant de prime abord et vaste; il convient de dire qu’il y a plusieurs films dans Hail Caesar ! ce qui en fait un film assez excitant sur le papier.
Malheureusement, Hail Caesar ! s’avère également une cruelle déception à différents niveaux mais essentiellement à cause de l’absence d’âme Coen si présente dans Fargo, Big Lebowski et autre Burn after Reading.
Car oui, ce dernier long métrage est plus à ranger parmi leurs films mineurs, lorgnant plutôt vers Intolérable Cruauté plutôt que certain autres classiques.
Le problème est que, même dans la comédie, genre qu’ils expérimentent rarement, cela ne prend pas. Certes, certains passages sont assez réussis et beaucoup se contenteront de regarder évoluer ce casting de rêve (Clooney, Johansson, Brolin, Fienes et bien d’autres), mais l’essentiel n’y est pas (à défaut de rire, certaines scènes évoquent plutôt des toussotements polis que de francs rires joyeux)
Pourtant on sent que les moyens étaient là et que l’envie de bien faire était bien présente: Les segments sont souvent trop longs ou dénués de rythme… Et que dire de ces chorégraphies chantées qui viennent déséquilibrer le récit ? Et que dire (oui, répétition) de l’histoire de Scarlett Johansson qui n’a aucun intérêt… Tout ceci parait bien inutile à défaut d’être percutant.
Réputés pour leurs qualités de scénaristes, les frères signent ici un scénario ni excellent ni mauvais mais qui se base sur un comique qui ne prend pas suffisamment (sauf peut-être lors des trop rares apparitions de Tilda Swinton)
On notera un caméo de Christophe Lambert en réalisateur dirigeant Channing Tatum qui a, lui, du faire beaucoup de répétitions pour sa chorégraphie… alors que sa place dans le film est finalement assez dérisoire….