Quelques heures de printemps

Un sujet grave mais tourné avec délicatesse et sobriété : Un des plus beaux films de 2012 ♥♥♥♥

Alain, 48 ans, retourne vivre chez sa mère : il a passé dix-huit mois en prison pour un petit trafic de drogue. De boulots minables en heures perdues, il revient chaque soir dans cet appartement trop propre, où le temps s’est figé : rideaux aux lourds motifs, vieilles casseroles à fleurs, chaque chose à sa place et la télévision allumée. Il revient au lieu mais pas à la mère, avec laquelle il ne s’est jamais entendu. Ils ne savent se dire que des mots trop durs, trop faciles à hurler. Ils ont eu des années pour prendre l’habitude.

 

Après « Mademoiselle Chambon », Stephane Brizé nous revient avec un sujet délicat mais traité avec toujours autant de justesse. Son style, que nous avons appris à aimer au fil des années, est une sorte de filtre neutre sur la vie des personnes ordinaires. S’inspirant d’un documentaire, il aborde la fin de vie d’un point de vue complètement différent de Michael Haneke avec son Amour. Il semble n’y avoir d’ailleurs que peu de fiction dans ces « quelques heures de printemps ».

 

 

 

Sur une thématique dure et austère, le réalisateur français apporte beaucoup de nuance et bénéficie de deux acteurs en grâce :

Vincent Lindon est parfait en fils impuissant et désabusé par la vie. Il semble contempler la maladie de sa mère avec une distanciation passive.

Sa mère c’est Helene Vincent, qui trouve ici son plus beau rôle depuis des années. Elle endosse le costume d’une mère pas épargnée par la vie et qui reproduit sur son fils la même éducation qu’elle a sans doute reçu.

 

Quelques heures de printemps est un film lumineux malgré le sujet lourd. La musique de « l’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Redford » y est importante et le spectateur en ressort le cœur lourd et la petite larme dans les yeux.

 

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