Bienvenue à F.L. est un film émouvant, qui appelle à la réflexion sur la passion et l’ambition des jeunes adolescents de l’école secondaire de Sorel-Tracy, mais aussi sur leur recherche d’identité. ♥♥♥
Bienvenue à F.L., l’adolescence racontée.
Premier long métrage de la réalisatrice Geneviève Dulude-de Celles, présenté en première mondiale au TIFF et en première québécoise au RVCQ, Bienvenue à F.L. présente les chroniques des 5e secondaires, du projet de photo collectif à leur bal de finissants. Entre l’entrevue intime et l’escapade nocturne, la réalisatrice réussie avec une grande habilité à pénétrer l’univers de ces adolescents, à l’aube de l’âge adulte. Qu’ils nous racontent l’intimidation vécu dans leur jeunesse, qu’ils nous parlent de leur ennuie généralisé, de leurs passions, de leur monde idéal, de leur désir d’indépendance, de leur fureur de vivre loin de la routine de leur parents, on observe une générosité et une franchise qui ne nous laisse absolument indifférents. Ils nous rappellent toutes ces belles ambitions que nous avions aussi, même si parfois irréalistes ou idéalistes. Ils soulignent le bonheur de leurs amitiés, si fortes, si importantes! Ils évoquent cette dure recherche identitaire qu’elle celle de l’adolescence. Identité que l’on cherche encore parfois, même adulte. Mais où sont passé ces belles passions, ces désirs de grandeurs, ces désirs d’accomplissements qui nous motivaient? Ce sont-ils évaporés sous le poids de nos taches, de nos factures et de nos responsabilités ?
La puissance du ralenti.
Par ailleurs, je dois avouer que les quelques mouvements de rails dans les classes vides et les corridors sont intéressants. Mais ce qui m’a le plus interpeler, côté esthétique bien sûr, ce sont ces hyper-ralentis. Ils m’ont d’abord agressés puisque la technique du ralenti est devenue depuis quelques années sur-exploitée, tant dans la fiction que dans le documentaire. J’ai d’abord trouvé ces séquences beaucoup trop longues et plus ou moins pertinentes. Mais c’est en écrivant ce texte que je me rend compte de la force de ces ralentis. Ils réussissent à faire ressortir l’ampleur de l’importance que peut avoir l’image que les jeunes dégagent. Comme figés dans le temps, ces sourires semblent camoufler une personnalité qu’on protège, une fragilité qu’on ne peut laisser transparaitre au secondaire. Bref, c’est ce que j’ai ressenti mais c’est peut-être juste pour donner un «look» au film, qui sait!