Poulet aux prunes

Une belle fable et un genre nouveau qui ne demande qu’à exploser.  ♥♥♥½

L’HISTOIRE :     Nasser Ali, célèbre musicien, a perdu son violon après que Faringuisse (Maria de Medeiros), son épouse, l’a brisé lors d’une querelle conjugale    plus violente que celles, innombrables, qui l’avaient précédées. La quête d’un nouvel instrument se révélant infructueuse, Nasser Ali se résigne à mourir et son agonie, découpée en journées,    permet de refaire le parcours de sa vie.  

Il y a dans « Poulet aux prunes » une poésie clairement assumée. Le tout est gracieux, romanesque et avec une réalisation très    picturale. C’est là son premier atout; c’est aussi en partie son principal défaut. Durant la première moitié du « film illustré » (peut-être un nouveau genre créé par les réalisateurs),    à force de vouloir en mettre plein les yeux au niveau de l’esthétisme, il semblerait que les auteurs en aient oublié de correctement relater leur histoire. Lente et poussive, la mise en place des personnages et de la situation est plutôt pénible au premier abord; en outre, ce n’est pas un Mathieu Amalric (comme toujours parfait) suicidaire qui viendra changer les choses.

Mais petit-à petit les choses se placent et la réelle histoire vient à s’assembler.

Le narrateur, agaçant au départ, vient s’introduire dans le récit pour lui donner un second souffle qui va changer tout le cours du    film.

On entre alors doucement dans le mélo pour finir sur une issue des plus belles (il y a des faux-airs de Moulin Rouge dans sa mise en scène    théâtrale).

Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, forts du succès de Persepolis, finissent par tirer le meilleur de leur récit avec beaucoup d’élégance.    Ils confirment là leur talent en laissant une part grande ouverte à un nouveau genre de cinéma.

Si Poulet aux prunes n’est pas tout à fait réussi, au moins on sent tout de même qu’il est réalisé avec sincérité et amour. Superbe !

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