Observance est oeuvre souvent trop sous influence, mais néanmoins efficace et maîtrisée! ♥♥♥
Parker est au bout du rouleau depuis la mort de son fils. Incapable de faire son deuil, il voit le monde s’effondrer autour de lui. Son mariage ne tient plus à rien et ses dettes s’accumulent. Bientôt, il n’aura pas d’autre choix que de déclarer faillite. Parker a désespérément besoin d’un coup de main pour l’aider à se relever. Celui-ci prend la forme d’un contrat aussi inattendu qu’insolite. Un employeur anonyme lui offre une somme importante pour espionner l’appartement d’une jeune femme. Ses règles sont simples, mais strictes. Ne jamais quitter l’édifice qui sert de poste de garde. Ne pas entrer en contact avec personne. Ne poser aucune question. Observer, tout simplement. Tenté par la promesse d’argent facile, Parker accepte sur le champ. Les premiers jours se passent sans histoire. Il épie cette blonde magnifique jusqu’à ce que son isolation imposée ne devienne trop lourde. Une paranoïa sourde brouille l’esprit de Parker qui découvre d’étranges objets dans son logement. Des rêves horribles hantent ses nuits et se poursuivent une fois le soleil levé. Il devient alors évident que son mystérieux client lui cache quelque chose et que mener sa mission à terme lui sera fatal.
À la santé de Polanski
Avec Observance, Joseph Sims-Dennett nous offre une oeuvre relativement maîtrisée et étouffante à souhait. La mise en scène directe et intrusive traque le personnage principal et rend efficacement le climat hors normes et le caractère trouble de l’homme, son travail et son environnement. La direction artistique est une belle réussite; les lieux étant réduit au minimum, ceux-ci sont magnifiquement construits pour garder un climat de doute perpétuel dans l’esprit du spectateur. Paranoïaque et angoissant, le film rappelle beaucoup Polanski; on pense au Locataire évidemment, mais aussi des oeuvres plus anciennes telles que Repulsion. Cela dit, il semble par moment trop sous influence, en se donnant un genre un peu trop forcé ou artificielle, notamment dans une fin plus ou moins convaincante et manquant d’aplomb. Le cinéaste semble ainsi valser entre vouloir garder le mystère et trop révéler d’informations. Malgré ces imbroglios pardonnables, l’ensemble demeure un bel exercice qui joue avec nos nerfs à plus d’une reprise et nous laisse curieux sur ce que Sims-Dennet nous offrira à l’avenir.