Niagara : Une douce cascade

Québec, 2022
Note : ★★★ ½

Des frères malheureux et désunis qui se retrouvent pour un road trip pour se rendre aux funérailles de leur père : le synopsis de Niagara ressemble à l’ultime cliché du film gris québécois classique. Or, grâce à la touche comique et singulière de son réalisateur Guillaume Lambert, le film est heureusement loin d’être recyclé.

Niagara se laisse regarder hyper facilement. Du début à la fin, c’est un feu roulant de blagues pince-sans-rire et situations cocasses qui déferle sur l’écran. La grande majorité de ces blagues fonctionnent, certaines font rire aux éclats, d’autres tombent un peu à plat, mais elles s’enchaînent si vite qu’on pardonne à leur auteur.

Et le film n’est pas épuisant pour autant. Au contraire, si son humour mise à quelques occasions sur le punch, parfois même le sursaut, Lambert se permet aussi souvent de prendre son temps, de laisser le film respirer, en optant pour un rythme somme toute assez doux.

Divisé en chapitres distincts, le scénario permet de passer du temps avec ses différents personnages, tous bien attachants. Éric Bernier, dans le rôle du plus jeune frère, plus verbomoteur, à la réplique assassine, risk manager pour une entreprise quelconque, est particulièrement amusant à voir aller.

Dans un rôle secondaire marquant de jeune hygiéniste dentaire enceinte, Katherine Levac vole la vedette avec cette première apparition au cinéma en générant certains des plus gros rires du film, mais aussi une belle émotion grâce à la complicité qu’elle développe avec le personnage du frère interprété par François Pérusse.

De manière générale, le film fait rire, certes, mais il ne boude pas l’émotion, sans jamais trop appuyer ou trop se prendre au sérieux. Malgré la gravité de l’un des grands thèmes du film, la mort, la tendresse et la légèreté priment toujours. Niagara trouve une beauté dans la vérité et la simplicité de ses émotions.

En résulte un film moins ludique que le premier de Lambert, Les scènes fortuites, qui jouait beaucoup sur la mise en abime et les références au cinéma de la Nouvelle Vague. Moins cynique et critique aussi.

Il y a peu de réflexions complexes à en tirer. Pas de riches développements de personnages ou d’intrigues non plus.

C’est un film basé sur la vérité et l’absurdité des petites choses, sans flafla, une ode à la vie.

Bande-annonce :

Durée : 1h46
Crédit photo : Entract Films

Fan de cinéma québécois ? Retrouvez ici notre critique du film Un été comme ça de Denis Côté.

Vous aimerez aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *