L’amour au temps de la guerre civile: Rencontre avec Alexandre Landry et Jean-Simon Leduc

Dans quelques jours sortira sur les écrans des cinémas d’art et essai, un nouvel ovni québécois qui a déjà tourné dans quelques festivals l’automne dernier. L’amour au temps de la guerre civile est l’aboutissement de plusieurs années de travail pour Rodrigue Jean qui compose ici cette fois une suite logique de ses documentaires Épopée et Hommes à louer où il donnait la parole à des hommes prostitués enfermés dans la drogue. Aujourd’hui nous avons rencontré les deux acteurs principaux de L’Amour… : Alexandre Landry et le nouveau venu Jean-Simon Leduc.
« Sans compromis » est une expression qui revient souvent dans la bouche des deux jeunes comédiens lorsqu’ils qualifient le travail de Rodrigue Jean…un réalisateur ne cédant pas à la compassion ou à la fiction complète au travers son scénario. Pour le composer, le réalisateur a organisé des ateliers d’écritures pendant plusieurs semaines avec des travailleurs du sexe ainsi que des toxicomanes… Ateliers auxquels Alexandre et Jean-Simon n’ont jamais participé sans doute par soucis de conserver chez eux une fraicheur indispensable à des personnages calqués sur les documentaires. Pourtant ils eurent tout de même la chance de participer à de nombreuses répétitions avec la distribution, sans doute pour apprivoiser leurs personnages ainsi que leurs partenaires avec qui ils devraient composer des scènes souvent très intimes.
Pour le tournage, Alexandre Landry s’est transformé physiquement en perdant notamment 15 libres lui qui voit le métier comme une possibilité de se mettre dans une position inconfortable.
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Au moment du tournage même, le scénario ne leur était donné qu’au compte-goutte avec comme unique avantage celui de tourner en ordre chronologique : « La liberté étaient donnée aux comédiens de composer leurs personnages surtout au niveau des mouvements car nous devions respecter le texte du scénario à la lettre; Rodrigue y tenait »  annonce Jean-Simon.
« L’avantage d’avoir deux caméras sur de nombreuses scènes tournées souvent en plans séquences donnaient une certaine liberté et formait comme un balais de caméras » se souvient Alexandre…sans doute comme un clin d’œil au passé de danseur de Rodrigue.

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Pour coller à la réalité, Rodrigue Jean cherchait d’ailleurs des figures assez nouvelles, et qui avaient peu tourné en télé ou au cinéma… (c’est d’ailleurs sans doute la raison pour laquelle il avait mis des affiches dans les écoles de théâtre)…Peut-être ce dernier n’avait pas anticipé le succès de Gabrielle en 2014 et dont Alexandre Landry est l’un des rôles principaux…
Ce dernier avoue avoir apprécié effectuer un « travail de fond avec Rodrigue qui va dans des zones où peu de gens vont. Heureusement, par soucis de réalisme, chaque acteur a pu rencontrer des gens, des travailleurs du sexe comme des toximan ».  Pour Jean-Simon Leduc, le souci majeur consistait à ne pas caricaturer les personnages. «  Le documentaire Homme à louer était aussi un bon travail sur lequel se reposer ».
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Le film n’a pas eu la chance d’obtenir une projection d’équipe. L’ensemble des acteurs a découvert le produit final au TIFF en octobre dernier. « Vivre l’expérience c’était un gros coups…avec la scène d’ouverture qui était un choc… »  nous dit Jean-Simon. Pour Alexandre, ce sont les questions avec le public qui lui ont permis de voir le film avec un œil différent : « Il y avait comme une grande part de trouble et de zones d’inconfort mais c’est aussi ça qui était intéressant ».
Lorsqu’on demande à Jean-Simon Leduc de commenter la déclaration d’Ewan McGregor annonçant qu’il ne montrerait sans doute pas tous ses films plus tard à ses enfants, Jean-Simon rit en répondant qu’il ne se pose pas la question de savoir si plus tard [il] osera montrer ses films à ses enfants…. « J’aime « créer des choses libres et sans compromis »
Vous êtes prévenus !

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Retrouvez notre portrait d’Alexandre Landry

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