Grazing the sky ennuie, malgré son sujet intéressant ♣
Depuis un peu moins de 90 ans, le cinéma est sonore, donc cela fait 90 ans que les cinéastes pigent dans le répertoire classique pour y trouver de la musique pour meubler leurs films. Certaines pièces furent sur-utilisées, la 7 symphonie de Beethoven est de ceux, on l’a vu des milliers de fois, parfois cela était efficace (Mr. Holland Opus, Black Cat), parfois le résultat est déplorable (Knowing). L’utilisation qu’en fait Horacio Alcala de son documentaire s’inclut dans la deuxième catégorie, il copie presque les effets de ralentis qu’a fait Tarsem Singh dans The Fall toujours sur cette même pièce musicale. Pour ceux qui n’auraient pas eu la joie de s’endormir avant ce moment, le supplice est immense, on en vient à regretter que Beethoven est composé ce morceau. Chacun des trop nombreux protagonistes du films viennent faire leur dernier tour de piste devant la caméra, le cinéaste dans un élan voulant faire trop poétique les films dans un contre-jour et au ralentit. Je ne sais pas trop quel effet il essaie de créer, mais si c’est de donner de l’urticaire au spectateur, c’est réussis.
En fait cette scène de trop résume assez bien l’ensemble. C’est le documentaire le plus sur-réalisé que j’ai vu dans ma vie de cinéphile. Alcala essai de faire de la poésie, de nous questionner sur notre propre corps et notre propre existante (le film finit d’ailleurs sur cette phrase: « si vous étiez a ma place, quel serait votre histoire »). Il ne laisse rien au hasard, il multiplie le effect stylistique, le musique « émotive » et les moments de narration. Dans les moments de narration, il est dans le pitoyable, par la bouche de ses protagonistes, il nous parle d’Homo Sapiens, des commencement et des finalités. On se crorait pour peu dans une œuvre New Age. Pourtant le sujet aurait pu être super intéressant, des trappistes qui risquent leur vie pour divertir autrui. Malheureusement, le réalisateur essai beaucoup trop d’en faire une œuvre «artistique» et «émotive» (dans le sens négatif que ces deux termes puissent évoquer). À éviter, sauf sous torture.