Manga fondateur de la science-fiction et chef d’œuvre du cinéma
Motoko Kusanagi et Batou, deux cyborgs appartenant à une unité gouvernementale anti-terroriste, essaient de capturer le pirate informatique le plus dangereux et insaisissable au monde, connu seulement sous le pseudonyme du marionnettiste. Sur un fond de guerre des services et d’un mystérieux projet 2501, la technologie en vient à questionner l’humanité au plus profond de chacun.
Adapté de l’oeuvre de Masamune Shirow (à qui l’on doit aussi Appleseed), le film de Mamoru Oshii est un véritable chef d’oeuvre du cinéma contemporain. Traitant avec finesse et brio la question de savoir ce qu’est un humain et ce qui peut encore le distinguer de la machine, dans un monde où la technologie tient une place incontournable, ce film a marqué une révolution dans l’animation contemporaine, que ce soit dans l’avènement de ce qui a été (trop) vite résumé comme japanimation ou dans les nouvelles oeuvres d’animés « pour adultes ».
Entre scènes de réflexion sur la situation politique nationale et internationale, scènes d’actions menées tambour battant et des scènes d’introspection empreintes d’une poésie élégiaque, le scénario place dans un futur d’anticipation comme personnage principal une femme cyborg dont la beauté plastique n’a d’égal que son comportement mécanique et son regard froid et sans affect sur le monde qui l’entoure. Mais son angoisse métaphysique, d’une intelligence artificielle dans un corps robotisé, la fait questionner sa part d’humanité et donne une profondeur à l’oeuvre exceptionnelle dans le cinéma de science-fiction de ces 30 dernières années. La bande originale à elle seule est aussi un chef d’oeuvre à part entière et Kenji Kawaï – comme Joe Hisaishi avec Miyazaki – offre un écrin et une trame magnifique à cette histoire.
Sorti en 1995, Ghost in the shell continue ainsi d’inspirer la culture contemporaine, comme les Wachowski ont par exemple pu le faire avec leur trilogie Matrix. Sa restauration en HD permet de démontrer à quel point il est encore aujourd’hui inclassable.
