I am not a serial killer : une drôle d’horreur

I am not a serial killer dose intelligemment une grande angoisse. ♥♥♥½

L’adolescent John Cleaver (Max Records) sait très bien qu’il ne devrait pas écouter ses instincts. Obsédé par les monstres et les tueurs en série, il sent au plus profond de son être qu’il pourrait succomber à ses pensées meurtrières du jour au lendemain. Assister sa mère April (Laura Fraser) lors d’autopsies au salon funéraire familial semble le garder calme pour l’instant, tout comme son amitié avec son voisin âgé, M. Crowley (Christopher Lloyd). Cependant, lorsqu’une série de meurtres violents secoue la petite ville où John habite, ses pulsions se ravivent. Un vrai monstre a débarqué dans les environs, et bien que la poursuite de celui-ci puisse être sa fin, John n’a pas d’autre choix. Après tout, qui de mieux placé pour comprendre un tueur en série qu’un adolescent secrètement sociopathe?

La prémisse du surprenant I am not a serial killer présenté en première international à Fantasia a tout pour accrocher le spectateur. En effet, le réalisateur Billy O’Brien part de sujets déjà bien connus (tueurs en série, intimidation, famille à problème et autres) pour les amener totalement ailleurs. Cette variation sur le thème du tueur en série est agréablement surprenante et originale grâce à un scénario bien ficelé et une ambiance glauque savamment déployée.

Christopher Lloyd as Bill Crowley and Max Records as John Cleaver in 'I Am Not a Serial Killer'

CRÉDIT PHOTO : Hollywood Reporter

En effet, en choisissant de camper son histoire dans une petite ville, O’brien vient planter un climat d’oppression, de crainte et d’étouffement chez le spectateur. La sélection restreinte des lieux (les étendues gelées, la salle d’autopsie..) laisse toute la place à la psychologie des personnages et l’évolution dramatique du récit.

Un bel équillibre

Malgré les apparences glauques du récit, celui-ci respire tout de même très bien notamment grâce un enrobage tragi-comique bien réussi. En effet, la sélection des pièces musicales est des plus étonnantes et vient détacher le spectateur de l’angoisse parfois insoutenable. Par ailleurs, les coupes franches, souvent brutales et déstabilisantes jouent le même effet et permettent ainsi un bel équillibre entre l’horreur et le quotidien. Malgré une finale un peu trop tape-à-l’oeil, Bill O’Brien réussit donc son pari avec I am not a serial killer; une belle façon de terminer un grand festival!

Cette critique a été écrite dans le cadre du Festival International de films de Fantasia.

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