Bikes Vs Cars

Bikes vs Cars mène la mauvaise guerre: Un aperçu sur le nouveau documentaire de Fedrik Gertten ♥♥♥

Le politicien Torontois Rob Ford est toujours la bonne personne pour nous faire rire et les extraits du maire dans le nouveau documentaire Bikes vs Cars du cinéaste suédois Fedrik Gertten ne déçoivent pas sur ce compte. L’ancien maire se voit dire à ses fonctionnaires de la fonction publique que les cyclistes sont : « a pain in the ass to motorists », et que la ville ne devrait pas construire des pistes cyclables parce que « we don’t live in Florida », et — voici où les rires se transforment en soupirs —  lorsqu’un cycliste se fait frapper par une voiture, « it’s their own fault », dit-il, sans ironie, « The war on the cars stops today. »

Cette notion que les vélos et les voitures sont engagés dans une guerre est au centre des discussions de Bikes vs Cars. Les cyclistes avides seront enjoués de voir la nette préférence du réalisateur sur qui devrait sortir victorieux de cette compétition, mais les amateurs de ville seront probablement déçus de sa position assez évidente.

Témoignages de ville en ville

Gertten saute d’une ville à l’autre — São Paulo, Los Angeles, Toronto, Copenhague — pour récolter des témoignages de cyclistes militants, d’architectes, d’amateurs de voitures, de chauffeurs de taxi et plus encore. Le style « dispersé » maintient le film animé, mais nous empêche d’en savoir plus sur ces gens; plutôt, ils nous apparaissent comme des têtes parlantes, certains meilleurs causeurs que d’autres. Il aurait été utile d’en savoir plus sur les dires de Gil Peñalosa, fondateur de 8-80 Cities, une organisation établie à Toronto et vouée à l’amélioration de la qualité de vie dans les villes, concernant la mobilité de la ville : « this is not a technical issue, this is not a financial issue, it’s a political issue », et moins du savant peu réaliste qui ne voit pas la valeur des voitures électriques.

Le film fait des sous-entendus aux discussions plus sérieuses dont les villes ont besoin d’avoir sur la manière d’ influencer l’utilisation de la voiture. À un certain point, Dan Koeppel, un sujet du film qui a contribué à CityLab, appelle sur le coût de la conduite pour correspondre à son impact social— un coût de la perte de productivité, la sécurité, la qualité de l’air et plus encore qui a été estimé dans les billions de dollars par année. « The only way to genuinely reduce cars is to make it more expensive to have cars », dit-il. Mais le sujet est abandonné sans la mention que les conducteurs à Copenhague et Amsterdam, deux mecques de vélos, paient les taxes les plus élevées dans le monde sur l’essence.

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La notion du transport équitable

Au lieu de cela, le style maladroit de Bikes vs Cars embrouille et, parfois même, confond les véritables défis dans la création de systèmes de transport équitables. Il y a de bons arguments en faveur des solutions de rechange de voiture qui ne font pas référence à la conspiration du mythique tramway GM. Il y a beaucoup d’avantages aux pistes cyclables qui ne feraient pas une chose pour la circulation de pare-chocs à pare-chocs sur les autoroutes. Il y a toutes les raisons au monde de vouloir éliminer le nombre de décès en vélo, mais généraliser que les pilotes sont des ivrognes irresponsables, comme un militant fait mention lors d’une manifestation de rue, ne réclame pas exactement le même terrain moral des semblables comme Rob Ford.

Bikes vs Cars est à son meilleur lorsqu’il se mêle à la dissonance cognitive sur la dépendance automobile presque par accident. Comme quand un commerçant de voiture regarde dans la caméra de Gertten et dit : « I’m not selling my gasoline car, and I’m as green as they come. » Ou quand un directeur de publicités de voiture raconte à Gertten qu’il chevauche son vélo jusqu’à son plateau de tournage parce que le trafic est trop affreux. Ou quand un chauffeur de taxi à Copenhague (le paradis des cyclistes) qui compare sa vie à « une journée en enfer ». Ce sont ces moments qui nous rappellent que l’objectif n’est pas (ou ne devrait pas être) l’anéantissement des voitures, mais bien un changement dans l’équilibre des transports dans les zones urbaines, un changement général dans sa perspective.

La « vraie bataille »

Le signe le plus évident de ce changement ne ressort qu’à la fin du film, quand nous voyons des travailleurs en construction à Sao Paulo qui convertissent des places de stationnement en pistes cyclables lors d’une nuit. S’il y avait une bataille à avoir, ça ne serait pas les vélos contre les voitures, mais quelque chose qui se rapproche plus du « progressiste versus le design traditionnel des rues en milieu urbain ». Voilà un titre de film moins attrayant, mais qui se rapproche sur la manière dont les vélos et les voitures forment des parties complémentaires d’un système de mobilité en région métropolitaine qui a besoin de nouvelles options de transport pour prospérer. Le cycliste militant de Sao Paulo a bien compris la problématique vers la fin :

« You own a car, not the street. The street belongs to all of us. »

Amen à cela. Abaissons nos poings et travaillons ensemble pour améliorer la situation.

Auteur : Justin Charbonneau

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