La chair est triste … hélas ! – ♥½
Aya Arcos: L’ancien auteur à succès Edu vit une histoire amoureuse avec Fabio, un jeune homme bohème. Ils s’admirent et s’attirent mais doivent apprendre à composer avec des modes de vie et des réalités très différentes. Edu apprend alors qu’il est séropositif.
Une histoire d’amour entre deux personnages que rien ne rattache l’un à l’autre n’est, à la base, pas très originale. Difficile de soutenir la comparaison avec par exemple La vierge des tueurs de Barbet Schroeder. On passe de Medellin à Rio de Janeiro et l’amant du vieil intellectuel reclus est ici un jeune prostitué bohème, mais à part cela, le scénario est bien pauvre et n’évolue pas beaucoup. On tourne en rond rapidement et même la scène de l’Ayahuasca, seule sortie du film de la pluie, de la nuit et du béton, est totalement ratée. L’histoire d’amour où les sentiments devraient être bourrasque et emportement, n’a ici que peu d’âme cette désincarnation est assez ennuyante à regarder. Le réalisateur reste trop à distance de ses personnages et de son propos. Même si les personnages sont caricaturaux, chacun tient son rôle. Manque la flamme de la passion et seul le personnage de la confidente, interprété par Flávia Gusmão, est intéressant et aurait mérité plus de développement.
Le son, parfois très brut et très fort et d’autres fois très stabilisé et mixé, est assez difficile à supporter, de même que l’image. Les scènes d’intérieur et d’extérieur manquent ainsi terriblement d’homogénéité. La tâche s’annonçait rude pour le réalisateur, qui revêt aussi pour son premier film la casquette de scénariste, de script et de directeur de la photographie. Elle est au final insurmontable et ces défauts formels empêchent fortement le spectateur à entrer véritablement dans le film.