En swahili, il n’y a pas de mot pour dire image, l’image n’existe que par son médium, et qu’arrive t’il aux archives visuelles, si on n’a pas les moyens d’acheter un médium? ♥♥♥ ½
Un archiviste arpente son mini-entrepôt, ouvrant ici et là un cassette, lisant l’étiquette… Nous expliquant, en voix-off, que le concept même de l’image est quelque chose qui n’existe pas au Kenya. Une image n’existe que par rapport au médium et dans les pays du tiers monde, par économie de moyen, on efface constamment les bandes magnétiques, pour réenregistrer dessus. Alors que reste-t-il?
Le concept d’image est une importation pour eux, eux qui vivaient leur mémoire par tradition orale. Comment un peuple qui n’a pas les moyens de conserver ses images, lorsqu’il est forcé par l’occident à se moderniser, peut-il conserver sa mémoire ? C’est ce questionnement que soulève ce court-métrage. «What were lost image? What did they look like? What did they show? How will those that remain appair to viewers in the future?»
Filmé par Benjamin Tiven, un jeune artiste multi-disciplinaire, qui sait magnifiquement construire ses plans, on pense, malgré la fixité des cadres, aux premiers courts-métrages d’Alain Resnais.