États-Unis, 2019.
Note: ★★★★
Depuis plus de cinquante ans, les films d’horreur mettant en scène des enfants inquiétants terrorisant leurs familles sont légion au cinéma. Avec The Prodigy, le réalisateur Nicholas McCarthy livre sa propre vision de ce sous-genre horrifique balisé. Dès son plus jeune âge, Miles est un garçon qui se révèle doué de capacités extraordinaires. Mais rapidement, son comportement de plus en plus troublant va révéler un secret sur sa véritable identité.
À ses débuts, le cinéma d’épouvante présentait généralement une menace qui était de nature extérieure. Elle avait une apparence souvent inhumaine et il était assez facile de la distinguer des autres protagonistes. Mais la sortie en 1956 de Invasion of the Body Snatchers réalisé par Don Siegel va changer la donne. Désormais les monstres nous ressemblent et se glissent discrètement parmi nous pour mieux nous piéger. En 1960, le film Village of the Damned pousse le concept encore plus loin. Dès lors, la menace prend la forme de la figure incarnant l’innocence par excellence: L’enfant. Le film va donner naissance à un sous-genre horrifique mettant en scène des enfants démoniaques qui reste encore très populaire aujourd’hui. La preuve avec The Prodigy, film dont la radicalité risque d’en choquer plus d’un.
Le film prend en effet ses distances avec le film d’épouvante destiné aux adolescents à l’instar des récents succès Conjuring (2013) et autres films dérivés de la franchise initiée par James Wan. En premier lieu, The Prodigy doit sa réussite au jeu très convaincant du jeune acteur Jackson Robert Scott récemment aperçu dans It (2017), l’adaptation cinématographique du roman de Stephen King. L’enfant se révèle réellement inquiétant dans certaines scènes et son jeu dévoile une palette d’émotions qui n’a rien à envier à un acteur adulte confirmé. Ses face à face avec sa mère incarnée par Taylor Schilling (la série Orange is the New Black) sont dérangeants et inconfortables à mesure que cette dernière reconnait de moins en moins son fils.
En termes de mise en scène, le réalisateur Nicholas McCarthy fait le pari de la sobriété, privilégiant souvent la tension au détriment de la facilité d’un effet choc tout fait. Le film n’épargne cependant pas son spectateur de qu’on appelle communément aujourd’hui les jumpscares dont l’abus incessant dans le cinéma d’horreur ces dernières années a fini par lasser. Mais ceux-ci sont souvent habilement amenés et parviennent à réellement surprendre le spectateur pourtant habitué à ce genre d’effet. Pour ce qui concerne l’écriture, le scénario tente également de s’extirper des chemins balisés de l’épouvante tout public. En témoigne un dernier tiers qui prend une direction inattendue qui donne lieu à une conclusion pour le moins radicale et osée. The Prodigy n’est également pas avare en violence graphique. À une époque où cette dimension est de plus en plus sage dans le cinéma d’horreur sur grand écran, Nicholas McCarthy choisit de donner à son film une brutalité qui rappelle le cinéma des années 1970. En guise de conclusion, le film est une belle surprise qui sait tirer son épingle de jeu dans un genre qui semble pourtant usé jusqu’à la corde. The Prodigy est un film qui saura plaire aux amateurs du genre par son ton adulte et ses choix narratifs audacieux.
Durée: 1h32
Bonjour, je pense que vous n’avez jamais vu un bon film de suspens et d’horreur ! Ce film est a mourir d’ennui, et les acteurs adultes sont inexpressif au possible, bref passez votre chemin m√™me la fin est convenue.
Tous les go√ªts sont dans la nature. 🙂 Quelles seraient vos suggestions?